Entretien routier: 211 milliards de F transférés aux communes entre 2018 et 2025

Un appui du ministère des Travaux publics aux collectivités territoriales décentralisées qui suscite tout de même des interrogations sur l’utilisation de ces ressources et l’état des infrastructures.
211,4 milliards de F CFA. C’est le montant précis des ressources transférées par le ministère des Travaux publics (Mintp) et issues du budget d’investissement public (Bip) et du Fonds routier aux communes de toutes les 10 régions pour la réalisation des travaux d’entretien des routes communales entre 2018 et 2025.
Dans les détails, renseignent les chiffres du Mintp, les communes de la région du Centre ont bénéficié de la dotation la plus importante, avec 44,8 milliards de FCFA, dont 19,6 milliards proviennent du Bip. D’autres régions, comme le Littoral et l’Ouest, ont également reçu des montants significatifs, respectivement plus de 20 milliards et 29 milliards de FCFA.
Dans le Nord-Ouest, 16,8 milliards de FCFA ont été alloués, tandis que l’Extrême-Nord a reçu un total de 23 milliards de FCFA. Entre-temps, les communes de la région de l’Est ont bénéficié d’un montant total transféré de 17,2 milliards pour l’entretien des routes communales, alors que dans la région du Sud, c’est précisément 17,7 milliards de F qui ont été remis à la disposition des magistrats municipaux au cours de la même période, avec 8,8 milliards issus du BIP-Mintp pour ne citer que ces cas.
Des défis persistants
Malgré ces investissements, des questions se posent quant à l’utilisation effective de ces ressources. Les routes communales, qui sont souvent en piteux état, soulèvent des préoccupations quant à l’efficacité des travaux d’entretien réalisés. Les communes, bien que dotées de fonds, rencontrent des défis dans l’exécution des projets.
Il est essentiel de s’interroger sur la transparence et la responsabilité dans la gestion de ces fonds. Les retards dans l’exécution des travaux, les malversations et la corruption sont des problèmes récurrents qui peuvent compromettre l’impact positif de ces investissements. Les citoyens se demandent si les montants alloués sont réellement utilisés pour améliorer les infrastructures routières ou s’ils sont détournés à d’autres fins.
L’état des routes communales a un impact direct sur la vie quotidienne des Camerounais. Ces infrastructures sont essentielles pour le transport des biens et des personnes, et leur dégradation peut entraîner des conséquences économiques significatives. Les routes en mauvais état limitent l’accès aux marchés, aux services de santé et à l’éducation, exacerbant ainsi les inégalités entre les régions. Les communes doivent donc veiller à ce que les travaux d’entretien soient réalisés de manière efficace et dans les délais impartis. Cela nécessite une collaboration étroite entre les autorités locales, le Mintp et les entreprises de construction. La mise en place de mécanismes de suivi et d’évaluation pourrait également contribuer à garantir que les fonds sont utilisés de manière appropriée et que les travaux répondent aux normes de qualité.
Les citoyens attendent des résultats tangibles qui amélioreront leur quotidien et renforceront la cohésion sociale à travers un réseau routier fiable et accessible.
Par Julien Efila