Déclarations interposées: Maurice Kamto et Grégoire Owona s’affrontent
L’opposant politique et le Secrétaire général adjoint du Comité central du Rdpc, ont échangé récemment des piques, via des publications devenue virale sur les réseaux sociaux.
À mesure que le pays attend les résultats officiels de la présidentielle du 12 octobre 2025, la scène politique s’enflamme. De l’avis d’observateurs, deux protagonistes symbolisent cette montée des tensions : Maurice Kamto, ancien président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), et Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Par déclarations interposées, devenue virale sur les réseaux sociaux, « ils cristallisent les fractures d’une opinion divisée entre méfiance et loyauté institutionnelle ».
Dans un texte rendu public le 17 octobre, Maurice Kamto salue la mobilisation des électeurs tout en exprimant ses craintes quant au respect du « verdict des urnes ». « Il est impérieux que les résultats officiels correspondent au choix des électeurs exprimés en conscience », écrit-il, appelant les forces de maintien de l’ordre à « la retenue » et à ne pas assimiler les manifestants pacifiques à des fauteurs de troubles. Une posture qui, selon Grégoire Owona, relèverait d’une stratégie de manipulation.
Dans une riposte ferme publiée dans la foulée, le responsable du Rdpc accuse l’opposant d’attiser les tensions : « Vous continuez de mettre à nu votre projet de manipulation des populations et de l’opinion. Les Camerounais ont voté en leur âme et conscience, laissez-les attendre tranquillement le verdict des urnes ». Le ton monte davantage lorsque Grégoire Owona reproche à Maurice Kamto son « inexpérience politique » et son absence du scrutin, évoquant même « une ultime tentative avortée d’emprunter un ‘’Yango’’ en piteux état ».
Pour le parti au pouvoir, le Rdpc, le processus suit son cours normal. « La commission nationale de recensement général des votes, présidée par un haut magistrat réputé, est déjà à pied d’œuvre », rappelle le SGA du parti des flammes, saluant le rôle « républicain » des forces de sécurité lors des incidents de Douala et Dschang. Mais pour les partisans du MRC, ces déclarations traduisent une volonté de minimiser les soupçons d’irrégularités. Le camp Kamto estime que « la transparence électorale reste la condition première de la paix civile ».
Au-delà du duel verbal, ces échanges, d’après certaines OSC, reflètent la crispation d’une élite politique où chaque mot devient une arme. « Dans un pays encore marqué par les blessures du passé électoral, l’épreuve de vérité reste à venir : celle de la proclamation des résultats, et surtout, de leur acceptation ».
H.T

