Campagne électorale : le CNC dénonce des irrégularités dans la couverture médiatique

Campagne électorale : le CNC dénonce des irrégularités dans la couverture médiatique

À quatre jours du scrutin présidentiel du 12 octobre prochain, le Conseil national de la Communication (CNC) alerte sur plusieurs dérives médiatiques et déviations observées dans les médias classiques et sur les réseaux sociaux.

Le ton est monté ce 8 octobre au siège du CNC. À l’occasion de son deuxième point de presse dans le cadre de la couverture médiatique de la campagne présidentielle du 12 octobre prochain, l’organe régulateur a tiré la sonnette d’alarme sur un ensemble de sérieuses d’irrégularités constatées dans plusieurs médias audiovisuels, mais aussi sur les réseaux sociaux.

Comme première entorse majeure, c’est la chaîne de radiodiffusion commerciale Sud FM/TV qui est mise en cause pour avoir retransmis en direct les meetings d’un seul parti politique dans le cadre de son émission « Carrefour ». Le CNC dénonce ce traitement préférentiel et rappelle que l’égalité d’accès des candidats aux médias est un principe fondamental du jeu démocratique. Le Conseil interpelle fermement les responsables de cette radiotélévision et leur demande de « généraliser ce privilège à tous les candidats en compétition », faute de quoi des sanctions pourraient être envisagées.Autre cas problématique : la chaîne Canal 2 International est accusée d’avoir donné la parole à des membres de la société civile dans son émission « Le débrief d’un jour de campagne », version anglaise, diffusée le 5 octobre.

Le Conseil se montre intraitable sur ce point. Pour lui, seuls les candidats ou leurs représentants officiels doivent intervenir à l’antenne pendant la campagne. Il enjoint ainsi la chaîne à mettre immédiatement un terme à cette pratique.Mais les dérives les plus inquiétantes relèvent des réseaux sociaux, que le CNC qualifie désormais de véritables zones à risque pour la paix électorale. Plusieurs contenus particulièrement alarmants y ont été relevés. Sur TikTok, une vidéo montre un activiste pro-FSNC déchirant l’image officielle du Président de la République.

Un acte que le CNC qualifie de « vandalisme grave » et de profond manque de respect pour les institutions de la République. Toujours sur TikTok, un montage vidéo dénigrant un candidat du RDPC circule, sans vérification ni modération. Sur Facebook, via la page de l’activiste Alain Tchamo officiel, plusieurs vidéos ciblent et présentent négativement des candidats en lice, alimentant une dynamique de désinformation.

Enfin, un post de l’activiste Paul Chouta, également sur Facebook, est pointé du doigt pour incitation à la haine communautaire, une dérive dangereuse à quelques jours d’une élection sensible.Face à ces débordements, le CNC n’écarte pas l’éventualité de sanctions. « Le Conseil se réserve le droit de mettre en œuvre les mesures appropriées », a déclaré Joseph Chebongkeng Kalabubsu, le président de l’institution, sans toutefois préciser la nature de ces mesures.

Au-delà des interpellations, le Conseil en appelle une fois de plus au professionnalisme et à la responsabilité des médias et des citoyens engagés sur les plateformes numériques. Il rappelle que les médias doivent jouer un rôle de garant de la démocratie, et non de catalyseur de tensions.Alors que les Camerounais se préparent à se rendre aux urnes le 12 octobre, le CNC appelle à une couverture médiatique équitable, respectueuse et responsable, seul gage d’un débat démocratique apaisé et transparent.

Julien Efila

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