Régulation du secteur informel: Vers une solution durable

Réunis ce 28 octobre à Yaoundé, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, et les leaders syndicaux ont discuté sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour permettre au secteur informel de s’intégrer dans l’évolution du système formel.

La réunion, qui s’est tenue dans un climat chaleureux, a permis aux différents acteurs de partager leurs préoccupations et propositions sur la nécessité d’encadrer le secteur informel. La ministre a souligné que le secteur informel, qui englobe 52 % d’activités non agricoles et 34,6 % d’activités agricoles, est un pilier vital pour l’économie, mais qu’il nécessite une régulation afin de s’assurer que les travailleurs en tirent pleinement parti.

Grégoire Owona a évoqué les défis auxquels fait face le secteur informel, notamment le manque de structures légales et la difficulté d’accès aux financements. “Nous devons mettre en place un cadre législatif qui permet à ces travailleurs de s’organiser et d’évoluer vers une plus grande formalisation,” a-t-il déclaré, tout en appelant les syndicats à jouer leur rôle d’entités de représentation et de sensibilisation.

Le membre du gouvernement a par ailleurs détaillé certaines initiatives déjà mises en place, notamment la création de commissions de campagne et de structures techniques d’accompagnement pour encourager la formalisation des activités. Ces mesures incluent des centres de gestion agréés pour la formation en gestion et comptabilité, ainsi que des subventions pour aider les entrepreneurs à se conformer aux exigences administratives.

Les leaders syndicaux, quant à eux, ont souligné l’importance d’informer les opérateurs sur les bénéfices qu’ils peuvent tirer de leur intégration dans le système formel. “La rigueur administrative peut sembler un fardeau, mais il existe des solutions qui peuvent rendre cette transition bénéfique pour tous,” a déclaré l’un des leaders présents.

Les discussions ont aussi porté sur les statistiques alarmantes concernant le revenu mensuel des travailleurs du secteur informel, qui est estimé à seulement 83 409 Francs CFA. Des propositions ont été faites pour améliorer ces revenus, notamment par la mise en réseau des acteurs du secteur, facilitant ainsi l’accès à de nouveaux marchés.

À l’issue de la rencontre, il est apparu clairement que la tâche est immense, mais que la volonté de transformation existe. Comment amener les acteurs du secteur informel à migrer vers le formel ? Comment faciliter l’accès aux financements et à la formation ? Ce sont là des questions primordiales sur lesquelles le ministre et les leaders syndicaux doivent continuer à travailler ensemble.

Selon les dernières statistiques, près de 86,60 % des emplois au Cameroun se trouvent dans le secteur informel, un chiffre qui rappelle à quel point il est essentiel de prendre des mesures significatives pour une intégration réussie. Si ces efforts se concrétisent, cela pourrait transformer non seulement les conditions de vie des travailleurs, mais également dynamiser l’économie nationale.

Par Julien Efila

 

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