Présidentielle 2025: Le pari de la reconstruction du Cameroun de Samuel Iyodi
Investi par le Front des Démocrates camerounais(FDC) de Denis Emilien Atangana, le candidat à la présidentielle du 12 octobre prochain propose une refonte complète du modèle politique et économique camerounais, axée sur la souveraineté, le fédéralisme et une gouvernance rationnelle.
Il parle peu de lui, mais beaucoup du Cameroun. Pas de promesses creuses, pas de populisme de façade. À 37 ans, Hiram Samuel Iyodi veut administrer le pays comme on pilote un projet industriel : avec méthode, rigueur et vision. Tranchant nettement avec les discours convenus de la scène politique, cette vision du candidat investi par le FDC après de longues concertations politiques a été présentée à l’opinion publique nationale et internationale le 31 juillet dernier à Yaoundé. Au cœur de celle-ci : une rupture nette avec le centralisme actuel, une réorientation des politiques publiques autour de la souveraineté économique, et une gouvernance structurée, débarrassée de l’improvisation.
L’un des piliers de son programme est le passage à un État fédéral. Pour le candidat, ce choix n’est ni idéologique ni identitaire, mais une nécessité stratégique. « Le modèle unitaire hypercentralisé a produit exclusion, lenteur et corruption. Nos régions doivent pouvoir décider pour elles-mêmes, en lien avec une vision nationale cohérente », défend-il. Ce fédéralisme serait accompagné d’une refonte administrative en profondeur : décentralisation effective des compétences, transparence des budgets régionaux, et surtout revalorisation de l’action publique locale. Pour Iyodi, une vraie autonomie des territoires est un levier de stabilité et de développement.
Autre axe fort : la reconquête de la souveraineté économique. Le candidat propose une stratégie offensive pour limiter la dépendance du pays aux importations et aux financements extérieurs. Son programme prévoit la relance de la production locale, le soutien ciblé aux filières stratégiques (agriculture, énergie, technologies), et la révision des partenariats internationaux. « Il ne s’agit pas de fermer le pays, mais de reprendre le contrôle de notre destin économique », insiste-t-il. Cette logique s’accompagnera d’un plan de réindustrialisation sobre mais ambitieux, fondé sur les savoir-faire locaux et l’innovation. L’accent est également mis sur la formation technique et l’emploi des jeunes, considérés comme « les véritables moteurs de la transformation ».
Le candidat du FDC entend professionnaliser l’action politique. Il promet une administration digitalisée, des nominations fondées sur le mérite, et la fin des passe-droits dans les concours et les appels d’offres. « Nous devons remettre la compétence au cœur de l’État », martèle-t-il.
Par ailleurs, il souhaite renforcer les institutions de contrôle et protéger les lanceurs d’alerte, dans une logique de tolérance zéro face à la corruption. La lutte contre la gabegie financière, l’opacité budgétaire et l’impunité figure en bonne place dans son agenda.
S’il tend la main à l’opposition pour une éventuelle coalition, Iyodi pose des balises claires : l’unité ne peut pas être un calcul électoral, elle doit reposer sur des convergences programmatiques. Il se dit même prêt à soutenir un autre candidat, à condition que celui-ci partage sa vision de réforme en profondeur.
Julien Efila

