Gouvernance: Paul, le persécuteur

Le ministre de l’Administration territoriale Atanga Nji multiplie des actes de défiance et d’embarras vis-à-vis de la Justice, sa hiérarchie, ses collègues du gouvernement et même la présidence de la République.

Qui pour rappeler à l’ordre Paul Atanga Nji ? Cette question se pose au moment le ministre de l’Administration territoriale (Minat) multiplie des actes de défiance et d’embarras vis-à-vis de la Justice, sa hiérarchie, ses collègues du gouvernement et même la présidence de la République.

Le dernier acte en date est la récente interdiction de la tournée politique de Cabral Libii, président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), dans le septentrion. Depuis plusieurs jours Cabral Libii était engagé dans une tournée politique dans plusieurs villes de l’Adamaoua.

A chaque étape, ce candidat déclaré à la présidentielle de 2025 présentait et dédicaçait son livre-programme, « Ce que j’ai vu ! manifeste de la rupture et du progrès », paru l’année dernière. Sauf que cette tournée a été interrompue le 15 février par un message-porté du gouverneur de l’Adamaoua, Kildadi Taguiéké Boukar. Ce dernier a ordonné au préfet du département du Djerem d’interdire les activités du PCRN dans son unité administrative, conformément aux instructions du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji.Rolande Ngo Issi, députée du PCRN, ne comprend pas cette décision du gouverneur. Elle précise que cette tournée du PCRN s’est déroulée dans les cinq départements de la région de l’Adamaoua, comme initialement prévue. Et puis, sans rien comprendre, la tournée est interdite à Ngaoundal et Tibati, les deux principales villes du département du Djerem.

Pourtant la veille à Meiganga, explique la députée, le public a massivement répondu présent à la dédicace de ce livre qui énumère les propositions de Cabral Libii pour la présidentielle d’octobre prochain. Comme elle, plusieurs responsables du PCRN craignent que la préfectorale continue d’entraver les cérémonies de dédicace du livre-programme de Cabral Libii.

Dans l’entourage du candidat déclaré, on pense désormais à une campagne de communication plus light sur ce livre. Avant ça, le Pcrn a été interdit au défilé du 11 février dernier, lors 59è édition de la fête de la jeunesse, par le sous-préfet de Yaoundé VIè, Joseph Alain Etoundi. « Le Parti Camerounais pour la Réconciliation nationale est interdit de prendre part au défilé consacré à la célébration de la 59è édition de la fête de la jeunesse dans l’arrondissement de Yaoundé VI du fait du bicéphalisme qui règne au sein de cette formation », écrit le sous-préfet.

L’autorité préfectorale affirme avoir reçu une demande du responsable du PCRN tendance Cabral Libii et une autre demande du responsable Pcrn tendance Robert Kona. En considérant les deux demandes et pour les nécessités de l’ordre avant, pendant et après le déroulement du défilé, préfère interdire le défilé aux deux tendances. Ce qui renvoie au défaut de reconnaissance par l’administration de la légitimité de l’une des tendances. Pourtant, depuis que Robert Kona se bat pour reprendre la présidence du parti dont il a participé à la création en 2002, des juridictions ont été saisies. La justice a rendu plus d’une décision en faveur de Cabral Libii, le maintenant à la tête du parti, tel que voulu par le congrès de Guidiguis du 11 mai 2019. Congrès que Robert Kona préside et à la suite duquel il accordé une interview au média « Journal du Cameroun » (JDC) expliquant qu’il a décidé de passer le témoin à Cabral Libii qui incarne la jeune génération.

Mais, même si le juge lui interdit d’agir au nom du Pcrn pour défaut de qualité, le ministre de l’Administration territoriale continue de recevoir Robert Kona comme président national du Pcrn. Une « manœuvre » que Cabral Libii ne cesse de dénoncer.

Oumarou Mey

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