Carte d’identité : Ouverture des postes d’identification au sein des communes

L’initiative qui porte l’estampille du « très haut accord du président de la République » a pour finalité de mettre en place un nouveau système d’identification destiné à rapprocher le service de délivrance de cette pièce aux populations locales.

Par message porté rendu public le 9 juin 2023, ayant pour objet la mise à disposition par les communes des locaux en vue d’installer des postes d’identification, le ministre en charge de la décentralisation et du développement rural demande à tous les préfets des 58 départements que compte le Cameroun. L’initiative de mettre sur pied en urgence ces postes d’identification porte l’onction du président de la République qui aura donné son « très haut accord ». La finalité étant, apprend-on du ministre en charge de la Décentralisation, de mettre en place un nouveau système d’identification dans le but de rapprocher le service de délivrance de cette pièce aux populations villageoises.

Ce « très haut accord du président de la République » intervient dan un contexte où le système d’identification et de délivrance des cartes nationales d’identité a du plomb dans l’aile, totalement grippé pour ainsi dire. Il faut attendre plusieurs mois et plusieurs années, dans le meilleur des cas pour obtenir une nouvelle carte d’identité. C’est que le système de délivrance est noyauté par des hordes de courtisans qui ont tôt fait de noyauté de réseau de délivrance. Dans les divers postes d’identification disséminés à travers les commissariats de police de la République, c’est le ras-le-bol, pour une indignation qui a atteint son paroxysme au cours des cinq dernières années. Obtenir une carte nationale d’identité au Cameroun relève de l’exploit. Il faut s’armer de patience, s’entend-on claironner lorsque vous recevez votre récépissé et que vous demandez quand est-ce que vous pourriez obtenir la carte proprement dite.

Initiative louable

A moins de s’acquitter d’un montant oscillant entre 50 000 Fcfa et 200 000 Fcfa, en fonction de l’urgence, vous être obligé de revenir tous les trois mois pour reconduire le délai de validité de votre récépissé. L’installation urgente de ces nouveaux postes d’identification, avec un nouveau système d’identification à la clé permettra-t-elle de trouver une solution idoine à la délivrance rapide des cartes d’identité ? L’on est en droit d’émettre le doute. Car, ces postes d’identification concernent les zones rurales où la pression est moins forte que dans les grandes villes. Ils se comptent au bout des doigts de la main ces ruraux qui se précipitent tous les jours pour se faire délivrer cette pièce. L’initiative est certes louable, mais c’est dans les villes que le problème se pose avec acuité.

En attendant de fluidifier le système de délivrance des cartes d’identité dans les grandes métropoles comme Yaoundé et Douala, ainsi que d’autres chefs lieux des régions, parions que l’on assistera à une saturation de ces nouveaux postes ruraux. Les candidats à la délivrance de CNI partiront des villes dans l’espoir de profiter des nouvelles installations pour se faire délivrer dans les meilleurs délais ce précieux sésame, objet de toutes sortes de spéculations.

C’est dire si l’installation de ces postes d’identification dans les communes pour suppléer à l’absence de ces postes jadis présents dans les sous-préfectures, ne fera qu’accentuer la pression autour de ce système qu’il faut désengorger, non pas au niveau de la simple identification et de la délivrance d’un récépissé (CNI provisoire), mais davantage au niveau de l’établissement de la carte définitive. Après avoir assaini le système de délivrance du passeport, il ya du pain sur la planche pour le DGSN et le système actuel pour envisager le bout du tunnel d’une obtention de CNI au bout de trois mois.

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