Présidentielle 2025: Abdouraman Hamadou veut des huissiers dans les bureaux de vote

Dans une correspondance datée du 02 avril 2025 et adressé au président du Conseil électoral, le promoteur du mouvement politique « Partisans du changement du changement du Grand-Nord » plaide pour que l’authentification des procès-verbaux électoraux soit faite par des hommes de loi assermentés.
Pour l’élection présidentielle prévue en octobre prochain, Abdouraman Hamadou Babba, promoteur du mouvement politique « Partisans du changement du changement du Grand-Nord », milite pour la présence des huissiers dans les bureaux de vote. Ces derniers, selon lui, vont garantir l’authenticité des procès-verbaux (PV) électoraux. Dans cette veine, il a saisi, le 2 avril dernier, le président du Conseil électoral (Elecam) afin d’éviter toute manipulation ou altération du contenu de ces procès-verbaux. L’activiste propose à cet effet que chaque commission départementale soit accompagnée d’un huissier de justice garantissant l’exactitude des données électorales transmises à la Commission nationale de recensement général des votes, voire au Conseil constitutionnel. « Je me permets humblement de réitérer ma proposition de solution qui consiste à mandater, au sein de chacune des 58 commissions départementales de supervision, un huissier de justice qui sera chargé de constater et de consigner les données figurant sur le procès-verbal des travaux détenu par le représentant d’Elecam », écrit l’opérateur politique. Cette démarche, selon lui, renforcera la sécurité et l’intégrité du vote et évitera à terme, des contestations électorales. Il rappelle également que la crédibilité du scrutin repose sur la capacité d’Elecam à retranscrire les résultats officiels.
Abdouraman exhorte Elecam à prendre des mesures concrètes pour renforcer la confiance dans le processus électoral, fortement entamée depuis le scrutin de 2018. Dans son message adressé au président du Conseil électoral, celui-ci souligne que l’heure est venue de faire preuve de rigueur et de transparence, en scrupuleux respect des dispositions légales en vigueur. « Afin d’éviter les dysfonctionnements constatés lors de l’élection présidentielle de 2018 et dont les conséquences néfastes se font encore ressentir sur la cohésion nationale, il revient principalement à Elecam de rassurer le peuple camerounais que sa voix sera entendue à l’issue de la prochaine élection présidentielle, en faisant preuve de transparence et en respectant scrupuleusement l’esprit et la lettre de la loi portant Code électoral », dit-il.
Comme pour étayer juridiquement son argumentaire, Abdouraman écrit : « J’ai, de manière insistante, appelé l’attention de tous sur l’impératif de trouver des modalités consensuelles pour la mise en application des dispositions de l’alinéa 3 de l’article 67 du Code électoral. » Ledit Code dispose que, « les travaux de la commission départementale de supervision sont consignés dans un procès-verbal signé du président et des membres présents, établi en autant d’exemplaires que de membres plus deux. Chaque membre signataire en reçoit un exemplaire. L’exemplaire détenu par les représentants d’Elecam faisant foi. Ce procès-verbal est transmis dans les soixante-douze (72) heures à la commission nationale de recensement général des votes, accompagné des documents provenant des commissions locales de vote ».
À quelques mois de l’échéance électorale, cette sortie met une nouvelle fois en lumière les tensions persistantes autour de l’organisation des élections au Cameroun et appelle les autorités compétentes à des actions concrètes pour assurer un scrutin juste, libre et transparent. Cette initiative vise à prévenir les dysfonctionnements tels que ceux survenus en 2018, qui continuent, selon lui, d’affecter la cohésion nationale. Il faut le dire, une élection présidentielle transparente au Cameroun, aujourd’hui, représente un enjeu majeur à plusieurs niveaux. Selon les acteurs de la société civile, elle renforcerait la légitimité des institutions dans un contexte où « la confiance entre la population et l’État est fragile ». Une élection ouverte et équitable pourrait permettre « une alternance pacifique du pouvoir », renforçant ainsi la démocratie. Si les électeurs sentent que leur voix compte vraiment, cela pourrait raviver l’engagement citoyen, réduire l’abstention et renforcer la participation à la vie politique.
Charles Totchum