Laurentine Koa Mfegue: La voix inflexible d’une nation en conquête de stabilité

Au-delà des discours d’apparat, la Doyenne d’Age de l’Assemblée nationale se distingue par une fermeté incontestable. À travers ses interventions, elle trace une ligne claire, exigeant la responsabilité, la rigueur et une éthique irréprochable.
Dans le monde politique camerounais, où les discours souvent se perdent dans les calculs partisans, Laurentine Koa Mfegue impose une voix singulière et impérieuse. Doyenne d’âge de l’Assemblée nationale, elle s’affirme non seulement comme une figure de respect mais aussi comme un phare de fermeté et de conviction. Ses interventions sont loin d’être anodines, car elles révèlent une autorité morale qui n’a pas peur de déranger. De 2023 à 2025, ses discours ouvrent la voie à une relecture sévère de l’état de la politique nationale, et d’un appel vibrant à la conscience collective.
Ses prises de parole résonnent avant tout par leur ton catégorique. Lors de l’ouverture de la session parlementaire de mars 2025, elle n’a pas mâché ses mots pour rappeler aux acteurs politiques que « le Cameroun, avant tout, doit être plus grand que nos ambitions personnelles ». Ce message, cinglant de vérité, va bien au-delà d’un simple appel à l’unité. Il met en lumière un des travers les plus redoutables de la scène politique camerounaise : l’usage du pouvoir à des fins personnelles, au détriment de l’intérêt collectif. La doyenne exhorte à une véritable réflexion sur le rôle sacré des élus et des leaders politiques.
En abordant la question de l’élection présidentielle imminente, elle se dresse en gardienne de la stabilité, « la seule chose qui vaille la peine », dit-elle, étant la préservation de la paix et de l’unité de la nation. Il ne s’agit pas de protéger une position politique, mais d’affirmer un engagement sans faille envers la nation. À travers sa fermeté, elle esquisse la crainte d’une nation qui pourrait se fragiliser sous les effets des ambitions démesurées.
Un appel sans détour à la responsabilité collective
Là où d’autres préfèrent éviter de confronter les maux qui gangrènent le pays, Laurentine Koa Mfegue n’hésite pas à les dénoncer de façon frontale. En mars 2024, elle effectue une introspection sans complaisance : « Avons-nous tous été réellement à la hauteur de la confiance placée en nous » ? Ce questionnement n’est pas qu’une simple interrogation de forme. Elle dénonce sans détour l’inertie de certains élus, le déclin du sérieux parlementaire, l’affairisme et l’absentéisme qui ont mené à des échecs institutionnels. En affirmant que « pouvait mieux faire », elle bouscule la confortable inertie de l’Assemblée, tout en incitant ses collègues à une réflexion éthique et à une responsabilité d’action concrète.
« Il ne s’agit pas ici de jouer aux donneurs de leçons, mais de pousser la classe politique à un véritable examen de conscience. Que faisons-nous pour nos électeurs ? », lance-t-elle dans une question acerbe. Son discours dépasse la simple critique ; il constitue un appel à une action réaliste et urgente pour que les institutions de la République prennent en charge des préoccupations quotidiennes qui touchent directement les citoyens.
Dans une époque où les scandales sont devenus monnaie courante dans la gestion de la chose publique, Laurentine Koa Mfegue s’érige en gardienne de la probité. Elle refuse d’être complice du laisser-aller moral et politique qui gangrène le pays. Lors de son discours de mars 2023, elle a évoqué les « scandales de la République » – un inventaire effarant d’affaires de corruption, de mauvaise gestion des fonds publics et d’abus de pouvoir. Face à cette situation, elle n’a pas hésité à affirmer avec force : « Le Cameroun ne saurait se muer en terre de scandales ».
Loin d’un simple discours de dénonciation, elle insiste sur l’indispensable retour à la moralité et à l’éthique. « Que ceux qui gèrent la chose publique fassent preuve de patriotisme ». Un autre aspect marquant de ses interventions réside dans sa défense vigoureuse du rôle des médias et des réseaux sociaux. Dans une époque où les « fake news » et la désinformation polluent le paysage médiatique, La Doyenne d’Age exige des journalistes et des communicateurs qu’ils respectent la déontologie.
Laurentine Koa Mfegue ne se contente pas de critiquer la politique camerounaise, elle l’examine avec une acuité rare et exige un changement radical dans la manière dont les affaires publiques sont menées. Son appel à la responsabilité collective, son refus des dérives morales et son exigence de rectitude politique font d’elle une voix unique et inflexible dans l’arène politique camerounaise.
H.T.