Douala: Le business entre poussière et chaleur

Pendant cette période de forte chaleur et poussière dans la ville de Douala, les vendeurs de cache-nez, de bonbons alcoolisés et d’eau glacée se font un bon chiffre d’affaires.

Martial S. est assis sous son parasol à l’entrée de l’hôpital de district de Deido. Il est 13h ce vendredi, et il fait un soleil ardent, comme c’est le cas depuis plusieurs jours à Douala. Ce dernier propose à sa clientèle des produits variés, notamment les cache-nez, les mouchoirs jetables, les bonbons alcoolisés, des paquets de biscuits, de la cigarette et bien d’autres friandises. Malgré la forte température qu’il fait, ce dernier éprouve du plaisir à travailler. « En ce moment, le temps nous est favorable. Le marché connait un franc succès », a-t-il avoué. Pour ce père de famille, même si le soleil est une entrave à son activité, il n’est pas possible de baisser la garde. « Certes, aller à l’attaque sur ce soleil me donne de violents maux de tête, mais que faire ? Il faut bien que j’arrive à nourrir ma famille », confie-t-il. Pendant cette saison sèche, le chiffre d’affaires, selon lui, est doublé. « Mes gains par jour varient entre 8 000 FCFA et 15 000FCFA », poursuit-il.

Marina Fogong est vendeuse à la criée. Elle sillonne les rues d’Akwa avec son porte-tout pour proposer les chapeaux de soleil et les cache-nez. La forte température est pour elle un atout de commerce. « Le soleil n’est pas un problème, nous sommes déjà habitués à la saison sèche, nous la gérons ainsi chaque année », souligne-t-elle. Ces accessoires qui permettent de se protéger des rayons solaires ou de la poussière trouvent preneur au quotidien. « Sans ces chapeaux de protection, difficile pour nous de nous en sortir », déclare une vendeuse ambulante de nourriture au marché New Deido. Le cache-nez vendu à 100 FCFA donne la possibilité à tout un chacun de le renouveler après une période d’utilisation. « Pour ne pas me faire contaminer par une grippe ou une toux, je rechange environ 3 à 4 cache-nez par jour », révèle un riverain. Malgré ces conditions difficiles, entre chaleur accablante et poussière qui envahit l’air, ces petits entrepreneurs trouvent leur place et prospèrent dans cette ambiance étouffante.

À Douala, les petits commerces sont un pilier essentiel de l’économie informelle. Qu’il s’agisse de vendeurs ambulants, de petits étals sous des toits de fortune ou encore de petites boutiques familiales, ils sont omniprésents. La saison sèche, avec son enchaînement de journées torrides et de vents soulevant des nuages de poussière, semble paradoxalement favoriser ces commerces. Ces derniers bénéficient d’un afflux constant de clients qui cherchent à se rafraîchir, se nourrir ou acheter des produits de première nécessité, malgré l’inconfort climatique. C’est le cas à Mobile Guinness avec la vente d’eau fraiche. Ici, en cette période de forte chaleur, « l’activité est non-stop ». La demande est abondante, au grand plaisir des débrouillards. « C’est la période de l’année où nous, les vendeurs d’eau glacée, faisons des économies », a déclaré Hilaire, un commerçant. Cependant, malgré leur succès apparent, ces petits commerces doivent faire face à de nombreux défis.

« Les étals en plein air doivent constamment être nettoyés, tandis que les marchandises, notamment les produits alimentaires, peuvent souffrir des conditions climatiques, nous entrainant dans des pertes », renseigne Martial. Face à ces défis, les petits commerces de Douala témoignent d’une résilience remarquable. Ces entrepreneurs, pour la plupart issus de milieux modestes, font face à des conditions extrêmement difficiles, mais ils semblent s’adapter. Leur mentalité de « survie » les pousse à ne jamais baisser les bras. Ils sont là, même quand la chaleur est suffocante, même quand la poussière envahit les rues. Leur persévérance est récompensée par une clientèle fidèle, qui sait où trouver les produits nécessaires au quotidien. « La santé étant délicate, je ne me ravitaille pas chez tous les ambulants », dit Sorelle, ménagère.

CT

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