Yaoundé: Du charbon pour pallier les pénuries de gaz

Depuis quelques semaines, la rareté de certaines marques de gaz domestique sur le marché camerounais inquiète les consommateurs, face à cette situation, plusieurs ménages ont opté pour le charbon de cuisine pour faire cuire les aliments.

Yaoundé, Marché Mokolo lieu-dit sapeurs-pompiers, ce vendredi 06 décembre  2024. Ici, dès 9 h 30, le marché dit du charbon sis aux abord de la rivière Abiergue s’éveille et laisse découvrir des comptoirs de vendeurs et vendeuses de charbon qui s’étalent tout le long de la route. Les charbonniers ne cessent de présenter aux clients leurs marchandises entassées dans des emballages plastiques, des seaux et des sacs. Ce combustible si cher aux ménagères provient des villages environnants de Yaoundé. Les commerçants sont unanimes sur la rentabilité de cette activité.

En cette période de pénurie de butane communément appelé gaz domestique, le charbon de bois est très prisé par les ménagères afin de faire cuire leurs repas. Une méthode de relais qui vient satisfaire de nombreuses personnes : « Cuisiner avec du charbon de bois est vraiment très pratique, ça fume moins, c’est économique et ça fait bien cuire les aliments. Depuis que le gaz se fait rare, j’ai adopté cette méthode de cuisson. », confie Céline, habitante du quartier Mendong.

Les prix du charbon dans ce marché sont homologués à la différence que les sacs de charbon ne sont pas les mêmes. Les achats à la livraison par les charbonniers se font en fonction dé la qualité de la marchandise. Le sac du charbon léger coûte entre 3000 et 3500 FCFA tandis que le sac du charbon lourd coûte entre 4000 et 4500 FCFA. Par ailleurs, le charbon contenu dans les plastiques et des seaux de cinq, 10, 15 ou 20 litres et sacs coûte entre : 500 FCFA, 1000 FCFA, 1500 FCFA selon les quantités en fonction de la matière et le goût du client.

Dans ce secteur, on y rencontre grossistes, détaillants et grossistes-détaillants. : « Le charbon que je vends n’est pas produit à Yaoundé, je me ravitaille chez des grossistes qui viennent du Nord. C’est de la bonne qualité, du charbon au bois rouge, très bien pour la cuisson », témoigne Ousman, commerçant.  On y livre des centaines de sacs chaque jour. C’est ce que nous fait comprendre Samuel assis devant son comptoir : « Si mon charbon finit, j’appelle mon livreur. Et il ne va pas tarder à me livrer entre 50 et 100 sacs de charbon selon ma commande”. Cette matière si précieuse à la survie est recherchée pour plusieurs raisons. Elle sert à allumer le feu, à cuisiner, à filtrer de l’eau. Elle est utilisée dans la fabrication des marmites et dans la forge.

A cette période, s’ajoutent les difficultés du quotidien : difficile d’écouler leurs produits du fait du mauvais état du pont reliant Mokolo à la Briqueterie ; pénurie en saison pluvieuse parce que les villageois ont des difficultés pour fabriquer du charbon ; l’insécurité criarde avec les incursions des voleurs et les agressions qui font de ce secteur l’un, des secteurs les plus dangereux et redoutés de Mokolo. Cependant, les difficultés n’ont pas empêché ces vendeurs de tirer de leur commerce des avantages et de se faire fortune. « Il y a des avantages, sinon je ne serai pas là aujourd’hui en train de vendre. Celui qui vend le charbon ne perd rien. Les bénéfices, je les ai et cela me permet de nourrir ma famille et de résoudre mes divers problèmes » témoigne Omaté. Les commerçants sont unanimes sur la rentabilité de ce commerce au combien « juteux ». « Le charbon est noir, mais la couleur de son argent ne l’est pas », témoigne Alexandre, un commerçant.

Par Marie Michèle Atouba

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