Coton: Vers une production de plus de 350 000 tonnes en 2025

Selon les prévisions optimistes de la BEAC, la filière coton semble retrouver des couleurs et amorce progressivement une embellie porteuse, avec la Sodecoton comme acteur clé du secteur qui pourrait enregistrer en 2025 sa meilleure performance de production depuis 2022, s’approchant du même coup de l’objectif stratégique des 400 000 tonnes annuelles.

La filière coton semble désormais cristalliser tous les espoirs du gouvernement après une chute de la production en 2023, qui avait vu la récolte nationale passer de 330 000 à 314 455 tonnes en raison d’une réduction des superficies cultivées. Plus que jamais le pays est en passe de renouer avec une dynamique de production porteuse d’espoir. Pour 2024, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) projette une récolte de 340 000 tonnes. Une tendance ascendante qui devrait se confirmer en 2025 avec une production estimée à 350 100 tonnes selon les mêmes prévisions. Ce redressement, porté par les efforts de la Société de développement du coton (Sodecoton), trouve son fondement notamment par l’amélioration des conditions de production et un encadrement renforcé de plus de 220 000 producteurs, principalement dans le septentrion du pays.

A la faveur de cette nouvelle dynamique, la Sodecoton se rapproche de son ambition de franchir la barre des 400 000 tonnes de coton produites par an. Une telle performance consoliderait le rôle de la filière dans l’économie nationale. En 2023, malgré une baisse de 14,7 % des volumes exportés, le coton en fibre a généré près de 148 milliards de FCFA de recettes, représentant 4,9 % des exportations totales du pays.

Comme débouchés, l’Asie reste la principale destination du coton camerounais. La Chine, à elle seule, absorbe environ 38 % des exportations, loin devant le Bangladesh, le Vietnam ou encore l’Indonésie. Ce positionnement stratégique de l’or blanc sur le marché asiatique offre au Cameroun une perspective stable d’écoulement, malgré la concurrence internationale.

40 milliards d’investissement

Le coton reste un levier important pour la balance commerciale du pays, même si ses revenus demeurent modestes face aux géants que sont le pétrole brut (37,7 %) ou le gaz naturel liquéfié (14,1 %). Toutefois, la résilience de la filière et les efforts de relance pourraient en faire un pilier encore plus solide de l’économie agropastorale nationale dans les années à venir.

Cette embellie au niveau de la production s’inscrit dans un contexte de projection à 50% le niveau de transformation locale du coton fibre. La donne pourrait donc bientôt changer dans la filière où 95% de la production actuelle est vendue sur les marchés internationaux, pour seulement 5% transformé localement par la Cotonnière Industrielle du Cameroun (Cicam) En visite de travail à Garoua pour lancer les inspections nationales conjointes des entreprises du secteur industriel, le Ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (Minmidt) révélait récemment le projet du Gouvernement pour la filière, qui vise à porter à 50%, la part de notre production nationale, qui sera transformée sur place. Une option stratégique contenue dans le Plan directeur d’industrialisation (PDI), qui place les filières textile et cuir parmi les piliers pour les prochaines années.

Le plan d’investissement de 40 milliards de francs mis en œuvre récemment comprend tant l’acquisition d’engins pour la mécanisation, l’augmentation du parc automobile pour le ramassage, le renflouement du fonds de roulement pour l’approvisionnement en engrais, et évidemment l’accroissement de la force industrielle pour améliorer le triturage.

EM

 

 

 

 

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