Tensions post-électorales: Le gouvernement appelle à la réouverture des commerces

Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, dans un communiqué publié le 29 octobre dernier, exhorte les acteurs du secteur de la distribution à rouvrir leurs commerces et à reprendre leurs activités « dans la sérénité et sous la protection de l’État ».

Les rues de certaines grandes villes camerounaises, longtemps marquées par la peur et la méfiance, retrouvent peu à peu leur animation habituelle. Après plusieurs jours de crispations post-électorales, le gouvernement camerounais multiplie les appels au calme et tente de rassurer la population. Dans un communiqué publié le 29 octobre dernier, Luc Magloire Mbarga Atangana exhorte les acteurs du secteur de la distribution à rouvrir leurs commerces et à reprendre leurs activités « dans la sérénité et sous la protection de l’État ».

Cette déclaration intervient dans un climat de tension palpable, conséquence directe des événements survenus après l’élection présidentielle du 12 octobre dernier, qui ont vu la reconduction de Paul Biya à la tête de l’État. Ce scrutin, contesté par un leader de l’opposition, a provoqué des manifestations qui ont rapidement dégénéré dans certaines grandes villes. À Douala, Garoua, Bafoussam, notamment, plusieurs points de vente ont été saccagés, tandis que des magasins de proximité ont été pris pour cibles par des individus incontrôlés.

Face à ces débordements, la peur s’est installée. De nombreux commerçants, redoutant de nouvelles violences, ont préféré fermer boutique ou réduire drastiquement leurs horaires. Dans plusieurs quartiers, les rideaux tombaient dès 18 heures, plongeant la ville dans une atmosphère de méfiance et d’inquiétude. Les rumeurs de la présence de bandes de « microbes », ces jeunes délinquants opérant en groupe, ont renforcé la psychose.

C’est donc pour briser ce cercle de peur que le ministre du Commerce a tenu à rassurer. Dans son communiqué, il affirme que « toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour garantir la sécurité des personnes et des biens », soulignant que les forces de maintien de l’ordre ont été déployées autour des grands axes commerciaux et des marchés. « Le gouvernement ne ménagera aucun effort pour assurer la reprise normale de la vie économique », a-t-il ajouté.

Un message qui semble déjà produire ses effets. Dans plusieurs quartiers de la capitale par exemple, les commerçants ont rouvert leurs portes. « Nous avons reçu des assurances des autorités locales. Les patrouilles sont plus visibles, cela nous rassure un peu », confie Kegne, propriétaire d’une boutique d’alimentation à Mvog-Ada.

L’appel du gouvernement s’inscrit également dans une logique économique. Les fermetures massives de commerces ont eu un impact significatif sur l’approvisionnement en produits de première nécessité, entraînant une hausse ponctuelle des prix et accentuant la précarité de nombreuses familles. En rétablissant la confiance entre commerçants et consommateurs, les autorités espèrent relancer la dynamique commerciale et éviter une crise de consommation.

Toutefois, certains observateurs estiment que la véritable clé du retour à la normale réside dans un apaisement politique durable. Les tensions postélectorales ont mis en lumière la fragilité du climat social et la nécessité pour le gouvernement de renforcer le dialogue avec les forces politiques et la société civile. Pour l’heure, l’objectif immédiat reste la sécurisation des marchés et la normalisation des activités économiques.

 

Julien Efila

 

 

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