Rdpc: Un militant saisit la Justice pour la tenue d’un congrès

Une assignation en référé, émise le 25 mars par Léon Theiller Onana, demande au Tribunal de première instance de Yaoundé – Centre administratif de désigner un mandataire ad hoc chargé de convoquer un congrès du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC).

Le dernier congrès du parti au pouvoir s’est tenu en 2011, soit 14 ans d’attente, alors que les textes de base du parti du président Paul Biya autorisent la tenue d’un congrès tous les cinq ans. Pour justifier cette longue attente, Léon Theiller Onana évoque l’incapacité des responsables du RDPC à convoquer un congrès. C’est pour cette raison qu’il demande à la justice de désigner un mandataire.

Cette requête n’est pas passée inaperçue, d’autant plus qu’il s’agit de la première fois qu’un militant du RDPC demande la tenue d’un congrès à visage découvert. Jusqu’à présent, les responsables du parti de la flamme accusaient leurs adversaires d’alimenter ce débat sur la longue attente d’un nouveau congrès, après celui de 2011, dans le mais de déstabiliser leur famille politique à quelques mois d’une élection présidentielle.

« Nous avons beaucoup d’adversaires qui veulent semer la confusion dans nos rangs et démobiliser nos camarades, en agitant des chiffons rouges et en organisant des campagnes de désinformation sur le fonctionnement interne du Parti » , a fait remarquer Jean Nkuete dans une interview accordée au quotidien Cameroun Tribune la veille de la célébration du 40ᵉ anniversaire du RDPC.

« Les militantes et les militants savent très bien que la tenue d’un congrès, quel qu’en soit la nature, interviendra inévitablement en son temps, dans le strict respect des dispositions statutaires du parti », a ajouté Jean Nkuete pour clôturer ce débat. Ce qui n’a, visiblement, pas convaincu Léon Theiller Onana. Ce dernier ne fait aucun mystère de sa motivation à demander la tenue urgente d’un congrès.

Disciple de Paul Biya

Une copie de l’assignation délivrée par huissier au Comité central du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) révèle les inquiétudes de Léon Theiller Onana, élu municipal à Monatélé (région du Centre). Se présentant comme un « fidèle disciple de Paul Biya », ce dernier soulève des réserves juridiques quant à une éventuelle candidature du président sortant à l’élection présidentielle prévue fin 2025.

L’élu invoque l’article 27, alinéa 3, des textes fondamentaux du parti, qui stipule que « le président national élu lors du congrès est le candidat naturel à la présidentielle ». Or, le dernier congrès du RDPC remontant à 2021, le mandat de Paul Biya – âgé de 92 ans – n’a pas été renouvelé depuis.

Pour Léon Theiller Onana, cette situation crée un vide juridique : si la base militante plaide pour une nouvelle candidature, le parti doit d’abord organiser un congrès extraordinaire afin de valider la désignation de son candidat, et ce avant la convocation officielle du corps électoral. À défaut, une investiture directe de Paul Biya pourrait être contestée, voire invalidée.

Dans les rangs du RDPC, il n’est pas le seul à le penser. Sauf que les autres en parlent sous-cape. « Si on s’en tient aux textes, Paul Biya n’est plus président du parti. Mais dans la pratique, c’est une situation que le parti a toujours connue. En tout cas, ce n’est pas la première fois. C’est pourquoi ceux qui veulent utiliser cet argument pour faire mal au RDPC font fausse route », explique un militant qui connaît bien le RDPC.

Il est convaincu que la requête de Léon Theiller Onana ne va pas prospérer. Tout comme il ne doute pas qu’à défaut d’un congrès, le RDPC saura trouver la parade comme en 2018, lors de la dernière élection présidentielle quand le Bureau politique de ce parti avait allongé le mandat de Paul Biya pour permettre à ce dernier de candidater pour sa propre succession.

Léon Theiller Onana n’est pas à son premier coup d’éclat. En février dernier, il a signé un brûlot contre les cadres de sa famille politique qu’il accuse d’avoir trahi la confiance de Paul Biya. Il est depuis présenté comme le nouvel électron libre du parti au pouvoir, après le départ de Saint-Éloi Bidoung et le décès en décembre 2022 de Tobie Ndi.

Source : stopblablacam.com

About Post Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
27 − 23 =


Enregistrez vous à notre newsletter