Présidentielle 2025: Le Mldc veut Olusegun Obasanjo comme observateur

Face à des taux de rejets inquiétants des inscriptions sur les listes électorales, le Mouvement pour la libération et le développement du Cameroun (Mldc)  un audit international pour garantir des élections crédibles et restaurer la démocratie. Le Mldc a fait une déclaration sur sa page web à ce sujet, le 15 novembre 2024.

Le 15 novembre 2024, le Mouvement pour la libération et le développement du Cameroun (Mldc) a exprimé ses inquiétudes concernant les résultats d’Elections Cameroon (Elecam), notamment les taux de rejet des inscriptions électorales. Dans des circonscriptions comme Yaoundé 5, plus de 87 % des inscriptions ont été rejetées, principalement en raison de défaillances du système biométrique.

Le secrétaire général du Mldc, Jimmy Yab, a souligné que ces erreurs techniques répétées érodent la confiance des Camerounais dans l’organe électoral, en particulier dans les zones sensibles politiquement. Selon lui, les électeurs, souvent exclus arbitrairement des listes électorales, se retrouvent dans un climat de méfiance renforcée envers Elecam.

Le Mldc note que les accusations de partialité et d’incompétence à l’égard d’Elecam se multiplient. L’absence de transparence et la sensation que certaines régions sont délibérément exclues exacerbent cette méfiance. Ce climat pourrait entraîner une contestation généralisée des résultats, menaçant la légitimité du processus électoral et accentuant les tensions politiques dans un pays déjà fragilisé par des conflits internes.

Face à cette crise de confiance, le Mldc propose une intervention internationale pour restaurer la crédibilité du processus électoral, notamment via un audit d’Elecam dirigé par des personnalités africaines respectées comme Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigéria. « Cet audit garantirait non seulement la transparence, mais aussi la légitimité des résultats électoraux, en apportant une analyse impartiale des dysfonctionnements actuels du système électoral camerounais », pense le Mouvement. Obasanjo, avec son expérience dans des crises électorales complexes, est vu comme un choix stratégique pour garantir l’intégrité de l’audit.

Création d’un conseil multipartite de surveillance

Le Mldc cite également les exemples de pays comme le Ghana et le Kenya, qui ont vu la supervision internationale contribuer à la transparence et à la stabilité de leurs processus électoraux. « Le Ghana a par exemple utilisé des observateurs internationaux pour superviser l’introduction de la biométrie, renforçant ainsi la légitimité de son système électoral », explique Jimmy, Yab. De même, après la crise post-électorale de 2007, le Kenya a adopté des réformes soutenues par des observateurs internationaux, facilitant une transition pacifique du pouvoir en 2013.

Pour le Mldc, les élections de 2025 ne concernent pas uniquement le Cameroun. « Un échec dans la gestion de ce scrutin aurait des répercussions sur toute la région de l’Afrique centrale, risquant d’exacerber les tensions internes et d’offrir des opportunités à des groupes extrémistes comme Boko Haram. Ainsi, une élection transparente et équitable serait bénéfique pour la stabilité régionale, tout en contribuant aux efforts d’intégration économique », rassure le Mldc.

Outre l’audit international, le Mldc propose une série de réformes pour moderniser et rendre plus transparent le système électoral camerounais. Le parti recommande notamment l’introduction de technologies biométriques de seconde génération, largement utilisées en Afrique, pour réduire les erreurs techniques et garantir des inscriptions plus fiables. Il plaide également pour une réforme structurelle d’Elecam pour garantir son indépendance, inspirée du modèle de la Commission électorale indépendante d’Afrique du Sud (IEC), reconnue pour son efficacité et son impartialité.

Le Mldc propose par ailleurs la création d’un conseil multipartite de surveillance, composé de représentants des partis politiques, de la société civile et d’observateurs internationaux, chargé de garantir la responsabilité d’Elecam tout au long du processus électoral. Ce conseil assurerait une surveillance renforcée et une transparence totale.

Le Mouvement pour la libération et le développement du Cameroun insiste sur l’importance d’une éducation civique renforcée. Une campagne nationale pour sensibiliser les électeurs à l’importance de la participation électorale et à la nécessité de garantir des élections pacifiques pourrait être mise en place, inspirée des initiatives en Afrique de l’Ouest, comme le programme « Vote Not Fight » au Nigeria, qui a contribué à réduire les tensions et à encourager un comportement civique responsable parmi les jeunes électeurs.

Hélène Tientcheu

 

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