Présidentielle 2025: Le Minat tance Kamto, Nintcheu réagit

Alors que le ministre Paul Atanga Nji accuse l’opposant Maurice Kamto de chercher à semer le chaos à l’approche de la présidentielle, le président du FCC, Jean Michel Nintcheu, dénonce une tentative de manipulation du processus électoral.

Le climat politique devient de plus en plus tendu à l’approche de l’élection présidentielle. Le 4 mars dernier, à Yaoundé, la tension est montée d’un cran après une prise de parole enflammée de Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration Territoriale. Devant un parterre de journalistes, il a lancé une attaque acerbe contre un « homme politique véreux », sans le nommer explicitement, mais clairement en référence à l’opposant Maurice Kamto. Le ministre a ainsi évoqué un « inconscient » qui aurait menacé de provoquer le chaos si ses conditions pour l’élection présidentielle de 2025 n’étaient pas satisfaites.

Cette déclaration a rapidement fait réagir Jean Michel Nintcheu, député et président du Front pour le Changement du Cameroun (FCC), qui a qualifié les propos de Paul Atanga Nji de « provocations » visant à fragiliser l’opposition politique. Pour Jean Michel Nintcheu, ces attaques relèvent d’une tentative délibérée de déstabiliser le pays et de manipuler le système électoral en faveur du pouvoir en place. L’opposant a notamment mis en lumière les préoccupations relatives à la gestion des listes électorales et à la publication de ces dernières, pointant du doigt la « complicité » nocive entre le gouvernement, le Conseil Constitutionnel et Elections Cameroon (Elecam).

L’honorable Nintcheu, a ainsi accusé le ministre d’une « appropriation illégale » des prérogatives de l’organisme « indépendant » Elecam, insinuant que cette tentative de manipulation du système électoral aurait pour but de fausser les résultats en faveur du régime du président Paul Biya. Les discussions sur la transparence électorale, notamment sur la question de la publication des listes électorales, alimentent des spéculations sur des risques de fraude, selon l’opposition. Le climat politique est d’autant plus tendu à l’approche de l’élection présidentielle que les critiques sur la gestion du pays se multiplient.

Le bilan politique et économique du régime Biya-Rdpc, au pouvoir depuis plus de 40 ans, est contesté par l’opposition. Les critiques sont particulièrement virulentes sur la gestion des crises internes, notamment la « guerre dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, un conflit qui dure depuis près de dix ans et a déjà fait des milliers de victimes ». En outre, l’opposition critique vivement la gestion des finances publiques, l’échec des réformes économiques et la mauvaise gouvernance sous le régime Biya. La gestion controversée des fonds alloués à la lutte contre la Covid-19 vient alimenter le mécontentement populaire.

Dans ce contexte, les voix s’élèvent pour exiger des élections transparentes, et les partis de l’opposition se positionnent en vue d’un futur changement politique. Pour ces derniers, la fin du régime Biya semble proche, évidemment si les conditions de transparence et de justice sont garanties.

Hélène Tientcheu

About Post Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
20 ⁄ 2 =


Enregistrez vous à notre newsletter