Préservation de la paix: L’appel qui vient de Kribi

Face à la recrudescence des tensions postélectorales, le ministre des Forêts et de la Faune a exhorté la population de la cité balnéaire du Sud et de l’Océan en général à rejeter la violence et la division.

La ville de Kribi pourrait bien devenir le symbole d’une vigilance civique exemplaire. Alors que certaines localités du pays connaissent une montée inquiétante des violences liées aux revendications postélectorales, le ministre des Forêts et de la Faune, à l’occasion d’une mission de paix instruite par le chef de l’État, le 21 octobre dernier, a choisi de tirer la sonnette d’alarme.

Mendiant de la paix, à l’image du président Paul Biya, le chef de la délégation permanente départementale du Comité central du RDPC pour l’Océan, devant un parterre d’élites locales, de forces vives et de citoyens, a appelé les uns et les autres a « rejeter les invitations au chaos ».  Et à œuvrer pour la stabilité de leur département et, par extension, de tout le pays. Il a axé son message sur la responsabilité civique et la vigilance.

Selon lui, les « victoires virtuelles » affichées sur les réseaux sociaux ne doivent en aucun cas inciter à des débordements, car la violence laisse des traces durables. Pour illustrer ses propos, il a pris l’exemple frappant de l’incendie du tribunal de Dschang, dont la destruction prive désormais les jeunes d’une administration fonctionnelle pour l’obtention de documents essentiels à leur avenir académique et professionnel. « Les jeunes de Dschang vont souffrir pour obtenir leurs extraits de casier judiciaire », a-t-il averti, soulignant la difficulté de reconstruire là où tout a été détruit.

Par ailleurs, Jules Doret Ndongo a insisté sur l’importance de la paix pour la prospérité économique. « Les affaires et l’argent n’aiment ni le bruit, ni le désordre », a-t-il rappelé, exhortant les habitants à encourager leurs enfants à rester à la maison lors de la proclamation des résultats de la présidentielle. Pour le membre du gouvernement, la stabilité est le socle d’une vie économique saine, et le moindre acte de violence pourrait avoir des conséquences durables sur l’ensemble de la région.

Une attention particulière a été portée aux déplacés internes. Ayant fui leurs régions d’origine pour trouver refuge à Kribi, ces citoyens sont invités à la prudence et à la vigilance face aux incitations à la violence. Jules Doret Ndongo les a encouragés à signaler toute situation suspecte aux autorités compétentes, contribuant ainsi à la sécurité collective.

L’allocution s’est également adressée aux leaders d’opinion locaux : autorités religieuses, traditionnelles, chefs de communauté et responsables de la société civile. Tous sont appelés à poursuivre une « campagne de vérité et de paix », à éduquer et sensibiliser leurs communautés, et à rester vigilants contre toute tentative de déstabilisation. Le ministre a salué le dévouement et le sens du devoir des forces de l’ordre, tout en rappelant que « force doit rester à la loi » et qu’aucune autorité ne saurait tolérer le désordre.

Cet appel à la paix, tout comme celui de beaucoup d’autres élites et forces vives qui fusent de toutes régions, intervient dans un contexte de forte revendication postélectorale, à la suite de la présidentielle du 12 octobre dernier. Exacerbée par l’autoproclamation de la victoire d’un candidat, alors même que le verdict des urnes est attendu le 27 octobre, cette situation n’est pas de nature à rassurer quant à la suite des évènements.

 

Julien Efila

 

 

 

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