Pont sur le Logone: L’infrastructure officiellement ouverte à la circulation

Fruit de la coopération entre le Cameroun et le Tchad, le pont qui relie Bongor (Tchad) et Yagoua (Cameroun) a été inauguré le 28 avril dernier par les premiers ministres des deux pays.
En présence du président de la Banque africaine de développement et de l’ambassadeur de l’Union européenne, les principaux bailleurs de ce projet, le premier ministre du Cameroun, Joseph Dion Ngute, et celui du Tchad, Allah-Maye Halina, ont officiellement mis à la circulation du pont reliant Bongor et Yagoua, le28 avril dernier.
Projet remontant à l’époque coloniale, la construction de ce pont a connu une longue période de gestation avant de devenir une réalité tangible. Long de 620 mètres, cet ouvrage constitue une avancée significative pour la région, remplaçant les moyens de traversée traditionnels tels que les pirogues et les bacs, souvent en mauvais état et dangereux, notamment en raison des hippopotames qui y circulent fréquemment, provoquant des accidents et parfois des pertes humaines.
La nouvelle infrastructure offre ainsi une solution durable, sûre et efficace pour les populations riveraines des deux côtés du fleuve Logone. Pour assurer une connectivité optimale, des voies d’accès ont été aménagées, totalisant 14,2 kilomètres. Sur le côté tchadien, 7,4 km de routes ont été construits, tandis que 6,8 km ont été réalisés du côté camerounais. Ces voies facilitent l’accès au pont et renforcent l’intégration des réseaux routiers, permettant un meilleur flux de personnes, de biens et de services entre les deux pays.
La réalisation de ce projet a été rendue possible grâce à un appui financier conséquent : la Banque africaine de développement a apporté un financement de 46,881 milliards de FCFA, complété par un don de 13,119 milliards de FCFA de l’Union européenne. Ces fonds ont permis non seulement la construction du pont, mais aussi la mise en œuvre de projets socio-économiques visant à améliorer la vie des populations locales. La coopération entre les deux États a été également impulsée par la volonté des chefs d’État, qui ont insisté sur l’importance stratégique de cette liaison pour renforcer leur partenariat. En effet, ce pont constitue la deuxième liaison terrestre entre le Cameroun et le Tchad, après celle de Kousseri et N’Djamena, et répond aux recommandations de la 22ᵉ session de la grande commission mixte de coopération Tchad-Cameroun, tenue à Yaoundé en décembre 2010. Sa réalisation s’inscrit dans une démarche de développement régional, visant à favoriser l’intégration économique, à stimuler le commerce transfrontalier et à renforcer la stabilité dans la zone. Elle constitue également un symbole fort de l’amitié et de l’unité entre les deux nations, qui partagent des enjeux communs en matière de sécurité, de développement et de lutte contre la pauvreté.
Au-delà de ses aspects techniques et financiers, ce projet revêt une importance sociale et symbolique. Il permettra aux populations de bénéficier d’un accès plus facile aux services de santé, à l’éducation et aux marchés, tout en renforçant la cohésion sociale entre les communautés frontalières. La nouvelle infrastructure contribuera également à réduire les coûts de transport.
Julien Efila