AFD-Cameroun: Près de 800 milliards Fcfa d’investissements consentis

Le bilan de la coopération dressé par la directrice pays, Virginie Dago, fait état de 64 projets en cours de réalisation pour le pays, qui bénéficie de 34% du volume du portefeuille des projets de l’Agence française de développement (AFD) à réaliser dans l’ensemble de la sous-région d’Afrique centrale.
Le Bilan de la coopération entre le Cameroun et l’Agence française de développement (AFD), l’institution financière publique qui met en œuvre la politique de développement de la France, est éloquent à bien des égards. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’AFD revendique en effet un investissement de 787,2 milliards de FCFA pour 64 projets au Cameroun en cinq ans. Entre 2020 et 2024, le Cameroun a capté 37,5 % des financements accordés en Afrique centrale par le groupe Agence française de développement (AFD) se chiffrent à près de 800 milliards FCFA.
Ces fonds ont été déployés à travers plusieurs projets en cours, dans des domaines aussi variés que l’énergie, le transport, l’eau potable ou encore la résilience climatique. Selon le bilan 2024 de l’AFD en Afrique centrale, l’institution française a mobilisé un total de 2099,2 milliards FCFA dans la sous-région au cours des cinq dernières années. Ces ressources proviennent des trois branches du groupe : l’AFD elle-même, Proparco (soutien au secteur privé) et Expertise France (coopération technique). Plusieurs projets structurants au bénéfice du Cameroun sont cités dans ce portefeuille.
Le programme « Capitales régionales », par exemple, vise à moderniser cinq villes secondaires du pays grâce à la réhabilitation de 57 km de voirie, améliorant la mobilité urbaine et l’aménagement des centres urbains. C’est ainsi que l’initiative Sporcap facilite l’accès aux infrastructures sportives, avec un impact attendu sur le développement social et économique des territoires concernés.
100 milliards Fcfa
Le Projet de lutte contre les inondations à Yaoundé et Douala (Plidy) est l’un des plus significatifs. Bénéficiant d’un financement de 100 milliards FCFA, il ambitionne de protéger plus de deux millions de personnes contre les risques d’inondations.
Il combine des infrastructures classiques (caniveaux, bassins de rétention) et des solutions naturelles (zones humides) pour améliorer l’évacuation des eaux, l’accès aux services urbains et la résilience des quartiers vulnérables. Le projet prévoit également un appui aux autorités locales en matière de gestion des risques et de préservation des zones naturelles sensibles.
Sur un tout autre plan, l’AFD a contribué à hauteur de 100 milliards FCFA à la construction du barrage hydroélectrique de Nachtigal, achevé en 2024. Cette infrastructure, qui affiche une capacité installée de 420 MW, devrait fournir environ 30 % de l’électricité consommée au Cameroun. Elle bénéficie également d’un partenariat technique avec Électricité de France (EDF). Avec 43% de flux financiers, le Cameroun représente près de la moitié des financements de l’AFD devant le Congo (23%), la République démocratique du Congo (16%), le Gabon (13%), la République centrafricaine (4%) et la Guinée équatoriale (0%). Ce soutien financier a permis la mise en œuvre de projets diversifiés.
Le Contrat de désendettement et de développement (C2D) a joué un rôle en convertissant une partie de la dette du Cameroun envers la France en financements pour des projets vitaux dans des secteurs comme la santé, l’éducation, l’agriculture et la justice. À ce jour, trois C2D ont été signés, d’un montant global de 967 milliards de FCFA, selon l’AFD. Le dernier C2D, conclu en 2016 avec une enveloppe de 400 milliards de FCFA, est prévu pour se terminer en 2026.
Evariste Menounga