Magzi: Une cinquantaine d’entreprises menacées d’expulsion

Le directeur général de la Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles (Magzi), Christol Georges Manon, a enjoint les responsables des structures concernées, de s’acquitter de leurs charges locatives, sous peine de résiliation immédiate des conventions de bail cumulant douze mois d’arriérés minimum.
Le directeur général de la Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles (Magzi), Christol Georges Manon, vient d’enjoindre les responsables des sociétés et établissements implantés sur les différents sites de l’entreprise, de s’acquitter de leurs charges locatives dans les plus brefs délais auprès de la Magzi. Faute de l’avoir fait, lesdites entreprises, notamment celles qui cumulent au moins douze mois d’arriérés de loyers, s’exposent à la résiliation immédiate de leurs conventions de bail. C’était à l’issue de la réunion tenue le 18 juin 2025 avec les responsables des sociétés concernées.
Pour légitimer cette décision qui va faire grincer les dents au sein des entreprises concernées, le directeur général de la Magzi fait valoir l’important volume d’arriérés locatifs qui hypothèquent gravement la réalisation des objectifs de performance de la Magzi. Christol Georges Manon précise qu’il « sera désormais procédé à la résiliation systématique des contrats de location de toute entreprise accusant au moins deux semestres de factures locatives impayées.
Le Directeur général de la société qui aménage néanmoins une lucarne de sortie pour ces insolvables, laisse entrevoir qu’afin d’éviter les désagréments résultants de la résiliation de leur convention de bail, notamment la libération forcée des lieux occupés, tant de corps que de biens, il est demandé aux locataires de prendre toutes les dispositions nécessaires en vue d’honorer leurs engagements contractuels en apurant leur dette locative envers la Magzi.
Problèmes financiers
Cette crise de loyers n’est pas nouvelle pour la Magzi, comme l’a révélé un examen des états financiers lors de la 9e session de son conseil d’administration en juin 2023. À cette époque, un stock d’arriérés locatifs d’un montant dépassant les 3,2 milliards de Fcfa avait été identifié. Les administrateurs avaient alors demandé au directeur général d’engager des actions correctives pour assainir le portefeuille clients de l’entreprise et réduire significativement ces impayés qui avaient négativement impacté les résultats.
La Commission technique de réhabilitation des entreprises publiques a souligné dans son rapport 2022 que malgré l’augmentation du chiffre d’affaires, les charges d’exploitation de la Magzi absorbent encore une part importante des revenus. Les dotations aux amortissements, les charges du personnel, les achats et les services extérieurs constituent une part significative des dépenses, créant ainsi des difficultés financières supplémentaires.
La Magzi est un organe d’accueil et de promotion industrielle. Elle a reçu de l’Etat du Cameroun, la mission de mettre à la disposition des opérateurs économiques, tant nationaux qu’étrangers, sous forme de bail et dans des meilleures conditions de sécurité foncière, des terrains ménagés et équipés nécessaires à l’exercice de leurs activités.
Rappelons que la Magzi, en tant que bras séculier de l’État pour la promotion industrielle, gère actuellement 11 zones industrielles réparties dans 9 régions sur une superficie totale de 1454 hectares. Alors que l’entreprise a réussi à augmenter le nombre de clients et de parcelles louées, la crise actuelle souligne la nécessité de résoudre rapidement les problèmes financiers et opérationnels afin de garantir la viabilité à long terme de la Mission d’aménagement des zones industrielles du Cameroun.
Evariste Menounga