Jean-Marie Mbiada, Economiste: « Tout n’est pas mal dans le mandat du président Biya »

Le bilan sur le plan économique nous prendrait toute une vie. Le Cameroun reçoit son deuxième chef d’État dans une période délicate appelée en « les 30 douloureuses » qui ont suivi immédiatement « les 30 glorieuses ».

Il fallait construire les routes, fallait construire des maisons, il fallait construire les universités, il fallait construire des stands, il fallait tout construire. Après ces réalisations, il fallait penser sur des questions pour rembourser les dettes qui avaient été mobilisé pour construire. Et bien plus, la croissance n’était plus au rendez-vous et ça devenait un peu plus difficile pour le Cameroun qui avait signé les accords coloniaux, qui faisaient en sorte que les prix des matières premières qui lui permettaient d’avoir des devises, étaient fixés par les clients, c’est une grosse contrariété en économie.

Voilà donc le Cameroun à la clinique du Fonds Monétaire International et on va donc lui appliquer des médicaments de toutes sortes. Il a fait recours au plan d’ajustement structurel, à la dimension sociale d’ajustement, à l’initiative d’allègement multilatérale de la dette, sans succès. Et puis vint le Programme pays pauvres très endettés (PPTE) où le Cameroun fait appel à des documents de programmation économique tels que le document de stratégie de la réduction de la pauvreté.  Cela lui a permis de mettre en œuvre le point d’achèvement de l’initiative PPT. Donc réduction substantielle de sa dette qui est tombée à moins de 1000 milliards et le Cameroun devait lui-même prendre en main son sort en matière de programmation économique et il s’est donc doté du document de stratégie pour la croissance et l’emploi qui devait le porter pendant 10 ans jusqu’en 2019 et le Cameroun a changé également pour adopter le document de stratégie nationale de développement que nous utilisons aujourd’hui qui devrait nous amener jusqu’en 2030. Cependant, il faudrait indiquer que le Cameroun sur le règne du président Paul Biya a lancé l’exploitation de certaines de ces ressources minérales notamment le gaz naturel.

Le Cameroun a créé donc en 2019 sa première Société nationale de gestion de sa mine. On a aussi assisté à une augmentation et une diversification du parc de production d’énergie. En 2023, le Cameroun a inauguré son parc de production de près de 30 mégawatts d’énergie à partir du photovoltaïque. Et enfin, on a quand même sur le temps, constater que le revenu par tête d’habitants a été multiplié par 4, malheureusement, l’inflation ambiante a absorbé et roder le pouvoir d’achat au point que la première victime de cette situation, c’est l’état du Cameroun lui-même qui n’est pas capable de payer sa dette intérieure évalué à plus de 4000 milliards au 30 septembre 2024.

Propos recueillis par Charles Totchum

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