Espace médiatique: « La cartographie des médias au Cameroun » disponible

Élaboré par le Conseil national de la Communication (CNC), l’ouvrage a été officiellement présenté à l’opinion publique nationale et internationale le 16 janvier dernier à Yaoundé au cours d’un point de presse.
Qui fait quoi et où dans l’univers des médias au Cameroun ? Ces interrogations et bien d’autres trouvent désormais leurs réponses dans « La cartographie des médias au Cameroun », un ouvrage de 187 pages produit par le CNC, l’organe en charge de la régulation de la communication sociale au Cameroun, outil essentiel pour comprendre le paysage médiatique national.
Fruit d’un travail qui vise à offrir une vision claire et exhaustive du paysage médiatique camerounais, l’ouvrage recense un total de 760 titres dont 232 organes de presse écrite. À cela s’ajoutent 93 chaînes de télévision, 129 stations de radio commerciales, 169 radios communautaires, 72 médias en ligne et 65 organes de télédistribution.
L’un des points forts de ce livre est sa capacité à mettre en lumière les disparités régionales dans la répartition des médias. Par exemple, la région du Littoral se distingue avec 32 chaînes de télévision, représentant 34 % du total national. Suivent la région du Sud-Ouest avec 23 chaînes et le Centre avec 19 chaînes. En ce qui concerne la répartition des radios commerciales, le Centre se taille la part du lion avec 39 stations, suivi du Littoral (24) et de l’Ouest (23). Les radios communautaires, quant à elles, sont majoritairement concentrées dans l’Ouest et l’Est, avec respectivement 23 et 22 stations. Cette concentration pose également la question de l’accès à une information diversifiée et équilibrée pour tous les Camerounais. La presse écrite, qui représente 31 % de l’environnement médiatique, est principalement concentrée dans le Centre (90 organes) et le Littoral (56). Les médias en ligne, en pleine expansion, sont également dominés par le Centre, qui en abrite 19. Cette dynamique souligne l’importance croissante des médias numériques dans la diffusion de l’information, mais également la nécessité de garantir leur diversité.
En revanche, on constate une sous-représentation dans d’autres régions. Les organes médiatiques sont particulièrement sous-représentés dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. L’une des raisons qui justifie cet état de choses est notamment la crise sociale qui sévit dans cette partie du pays. Cette sous-représentation affecte également d’autres régions telles que l’Est et les régions septentrionales.
Le CNC souligne que cette situation est par ailleurs, concernant spécifiquement les médias audiovisuels, due en grande partie à une création anarchique des organes médiatiques, où les procédures réglementaires ne sont pas toujours respectées.
Avec pour cibles principales les décideurs : les professionnels des médias et organisations sectorielles, les chercheurs, les universitaires et les citoyens engagés intéressés par le développement des médias, cette entreprise fournit alors, à en croire le gendarme des médias au Cameroun, une base solide pour les réformes éclairées, adaptées aux défis contemporains. Mieux, un outil essentiel pour que le développement des médias contribue à l’unité nationale, à la paix sociale et à la cohésion.
Julien Efila