Contentieux électoral: Le Conseil constitutionnel saisi de 11 recours en annulation
Les requêtes reçues jusqu’au 15 octobre 2025 par l’auguste juridiction ont pour requérants des candidats à la présidentielle et portent pour l’essentiel sur l’invalidation totale ou partielle, pour cause d’irrégularités, des opérations de vote du 12 octobre dernier.
Du pain sur la planche pour les 11 sages, membres du Conseil constitutionnel. En prélude à l’échéance du 26 octobre prochain, date butoir de proclamation solennelle des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, c’est l’effervescence au sein du greffe de l’auguste juridiction. Trois jours seulement après la clôture des opérations de vote, c’est 11 recours en annulation totale ou partielle des opérations de vote qui ont été déposées, motif pris des irrégularités ayant émaillé le scrutin du 12 octobre.
Parmi les auteurs des 11 requêtes, figurent trois candidats ayant pris part à l’élection présidentielle. Il s’agit de Cabral Libii, candidat du Parti camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) qui a déposé deux recours. Les deux requêtes comportent le même motif, à savoir : « l’annulation partielle des opérations électorales de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 au Cameroun ». Cabral Libii fustige le déplacement des lieux publics de certains bureaux de vote et leur installation dans des domiciles privés, ainsi que l’intimidation et l’expulsion des représentants du PCRN des bureaux de vote ou encore la violence exercée sur ces derniers.
Même objet excipé par le candidat du Social Democratic Front (SDF), Joshua Osih, qui demande lui aussi « l’annulation partielle du scrutin » pour les mêmes raisons que le PCRN.
Quant à la requête en annulation introduite par la candidate de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC), Hermine Tamaîno Ndam Ndjoya, elle se veut plus expéditive dans son motif, à savoir « l’annulation totale des opérations de la présidentielle et la réorganisation d’un nouveau scrutin », motif pris, de « l’obstruction aux libertés et droits individuels » et de la répartition arbitraire des places dans les bureaux de vote, des PV falsifiés avant leur transmission, etc.
Récusation Elecam
Trois autres recours déposés devant le Conseil constitutionnel émanent d’un candidat recalé par Elecam dans le processus d’investiture à la présidentielle. Il s’agit de Bertin Kisob, président du Parti Camerounais pour la Justice sociale (CPSJ).
Dans sa première requête, le président du CPSJ, Bertin Kisob, demande, ni plus ni moins, « l’annulation des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre ». Le second recours quant à lui a pour objet « la récusation de tous les membres de la direction générale des Elections et du Conseil électoral d’Elections Cameroon ». Quant à la troisième requête, elle porte sur sa « mise en liberté immédiate pour violation » de ses droits constitutionnels ». Bertin Kisob invoque plusieurs irrégularités et fraudes qui lui auraient été rapportées par des observateurs indépendants et des citoyens ayant pris part au vote.
Les quatre autres recours proviennent des requérants aussi inconnus que le citoyen Pierre Numkam qui demande la « suspension de l’élection présidentielle ». Le candidat indépendant, Arnaud Miryl Mbah, qui demande quant à lui l’annulation totale des élections. Autre recours, qui se singularise par son objet pour le moins irréaliste, celui de Dr Honoré Tchawou de Global International Interlpost qui exige le « renvoi de la présidentielle et des régionales du 30 novembre prochain ».
La dernière requête a été introduite par la présidente nationale du Mouvement populaire pour l’Emergence du Cameroun (MPEC), Martine Danielle Belolo Essono, qui demande « l’annulation des opérations électorales du dimanche 12 octobre dans l’arrondissement de Meyomessi, région du Sud ».
Le Conseil constitutionnel qui a notifié les parties prenantes de l’exigence de dépôt de leurs mémoires en réponse, devra vider le contentieux avant la proclamation définitive des résultats de l’élection présidentielle.
Evariste Menounga

