Cameroun: La société civile se mobilise pour une présidentielle pacifique

À moins d’une semaine du scrutin présidentiel, un collectif d’intellectuels lance un appel à la non-violence, la justice et la responsabilité citoyenne pour prévenir les tensions.

Le 12 octobre prochain, le Cameroun est à nouveau appelé à écrire l’histoire de sa démocratie. Alors que l’élection présidentielle se profile, les inquiétudes sur la crédibilité du scrutin se multiplient. D’un côté, les partisans du pouvoir sont soupçonnés de préparer des fraudes massives, utilisant éventuellement les forces de défense pour valider leurs manœuvres. De l’autre, certains opposants seraient tentés de manipuler l’opinion et de proclamer de faux résultats, risquant de provoquer troubles et insurrection populaire. Face à ces menaces, la Dynamique Citoyenne et Transpartisane pour la Paix, la Non-violence et la Justice, récemment créée, appelle au calme et à la vigilance collective.

Ce collectif d’intellectuels et d’acteurs de la société civile ambitionne de limiter les violences potentielles, qu’elles soient pré, per ou post-électorales. Selon Fridolin Nké, président de la Dynamique, « il est impératif de sauvegarder la Nation en préservant nos acquis et en réenchantant les volontés citoyennes ». L’organisation vise notamment à dénoncer les abus par la documentation, la médiatisation, les constats d’huissier et les poursuites judiciaires, tout en proposant des alternatives pacifiques aux acteurs de bonne foi.

Parmi les risques identifiés, la Dynamique cite l’intimidation, le chantage, les arrestations ciblées, le bourrage des urnes ou encore l’appel à la contestation violente des résultats. Pour y faire face, elle promeut la sensibilisation et la formation à la non-violence, inspirée des modèles de Martin Luther King et Gandhi, et l’engagement citoyen autour de principes éthiques et républicains. « Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient notre associé », rappelle le collectif en citant Nelson Mandela, soulignant l’importance du dialogue inclusif et de la responsabilité collective.

La Dynamique entend regrouper hommes et femmes autour de plusieurs objectifs : identifier et prévenir les risques de violence, échanger sur les méthodes de lutte non-violente, et discuter des principes de refondation d’une République apaisée. Les membres s’engagent également à soutenir les institutions en charge du processus électoral, notamment Elections Cameroon et le Conseil constitutionnel, afin de garantir un arbitrage impartial et la tenue d’élections transparentes. Les signataires, parmi lesquels Jeannette Wogaing Fotso et Moussa II, insistent sur le rôle de chaque citoyen et acteur politique dans la préservation de la paix et de l’ordre public.

Selon Abel Moussi, secrétaire général, « ensemble et unis par des valeurs communes, nous pouvons construire un Cameroun stable et offrir à chaque citoyen une vie digne ». En s’appuyant sur des campagnes de sensibilisation, des ateliers de dialogue et des sondages sur le terrain, le collectif espère jeter les bases d’un avenir prometteur. L’appel est lancé à l’État, aux partis politiques, aux forces de défense et aux organisations de la société civile pour rejoindre ce mouvement et assurer une présidentielle pacifique.

Dans un pays marqué par des décennies de tensions et de frustrations, cette mobilisation transpartisane apparaît comme une lueur d’espoir pour garantir que l’exercice démocratique du 12 octobre se déroule dans la sérénité, et que Paix, Justice et Prospérité demeurent les piliers de la Nation.

Hélène Tientcheu

 

About Post Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
15 × 17 =


Enregistrez vous à notre newsletter