Visa de travail: Vers une clarification des modalités d’obtention
Organisations patronales, syndicats des travailleurs et le gouvernement se sont réunis à cet effet le 9 juillet dernier à Yaoundé a l’occasion de la 25e session de la Commission nationale consultative du travail.
Le Cameroun s’apprête à franchir une nouvelle étape dans la régulation de son marché du travail avec l’étude d’un projet de décret portant sur les modalités d’obtention du visa des contrats de travail et les conditions d’emploi des travailleurs de nationalité étrangère. C’est dans ce cadre que s’est tenue, le 9 juillet à Yaoundé, la 25e session de la Commission nationale consultative du travail (CNCT), présidée par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, en présence de plusieurs représentants syndicaux, d’organisations patronales et d’experts du monde professionnel.
Ayant fait l’objet d’échanges nourris entre les différents partenaires sociaux au cours de la rencontre, ce projet de texte qui devrait être transmis à qui de droit dans les prochains jours a pour objectif affiché de moderniser et de clarifier les procédures entourant l’embauche de travailleurs étrangers au Cameroun. Un sujet hautement important au vu des enjeux économiques et sociaux qu’il implique. Au cœur des discussions : la nécessité de protéger l’emploi local tout en encadrant de manière rigoureuse le recours à la main-d’œuvre étrangère. « Le Cameroun n’est pas fermé à l’expertise internationale, mais elle doit être utilisée de manière, ciblée, et dans le respect de la législation nationale », a insisté Grégoire Owona.
Les syndicats, tout en saluant l’initiative de clarification réglementaire, ont exprimé des préoccupations claires. Selon eux, certains employeurs contournent encore les règles actuelles, en recrutant des étrangers sans passer par les procédures légales d’autorisation ou sans justification valable du besoin en compétences extérieures. « Ce projet de décret devra être suffisamment rigoureux pour éviter la concurrence déloyale sur le marché de l’emploi », a déclaré un représentant des travailleurs.
Le projet de texte introduit notamment des précisions sur les documents à fournir pour l’obtention du visa des contrats de travail, les critères de qualification exigés pour les travailleurs étrangers, ainsi que les quotas sectoriels envisagés selon les besoins de l’économie nationale. Il prévoit également un mécanisme de suivi plus strict par les services déconcentrés du ministère du Travail, afin de garantir le respect des obligations des employeurs et la protection des travailleurs locaux.
Quant aux représentants du patronat, ils ont plaidé pour un équilibre. Selon eux, certaines entreprises ont un besoin ponctuel de compétences techniques spécifiques difficilement disponibles sur le marché local. D’où l’appel à une réglementation souple mais encadrée, qui tienne compte des réalités du secteur privé.
Au terme des travaux, le ministre Grégoire Owona s’est félicité de la qualité des débats et de l’esprit de responsabilité ayant prévalu tout au long des discussions. « Ce texte est appelé à renforcer notre système de gouvernance du travail et à mieux organiser la présence des étrangers sur notre sol en matière d’emploi. Il ne s’agit pas d’exclure, mais d’organiser dans l’intérêt de tous », a-t-il souligné.
Julien Efila

