Violence et tragédies au Cameroun: La Cdhc appelle à renforcer la sécurité et la protection des droits humains

Dans un communiqué du 30 novembre 2024, la Commission des droits de l’Homme du Cameroun (Cdhc) exprime son indignation face à une série de tragédies ayant secoué le pays ces dernières semaines, notamment les attaques de Boko Haram, un naufrage meurtrier et des cas de torture.
Parmi ces événements, plusieurs attaques terroristes menées par Boko Haram, un naufrage meurtrier à Darak et des cas de torture et de mauvais traitements viennent de défrayer la chronique, suscitant des appels à l’action immédiate. Le 28 novembre 2024, un tragique accident a frappé la localité de Darak, dans le département du Logone et Chari, région de l’Extrême-Nord. Une pirogue motorisée transportant des passagers vers le marché de Doro Liman a chaviré, tuant 25 personnes et laissant une trentaine d’autres portées disparues.
« Parmi les 39 survivants, les autorités locales déploient des équipes de secours pour retrouver les disparus et récupérer les corps des victimes », rassure le président de la Cdhc, James Mouangue Kobila, en indiquant que les causes de cet accident semblent multiples : conditions météorologiques défavorables, surcharge de la pirogue, et manque d’entretien des embarcations. La Commission de l’Homme appelle à une meilleure régulation du transport fluvial dans la région, où cette pratique est essentielle au quotidien.
Autre incident meurtrier, dans la nuit du 12 au 13 novembre 2024, des attaques terroristes de Boko Haram ont frappé le village de Ldamang, dans l’arrondissement de Mokolo, département du Mayo-Tsanaga. Un bilan provisoire fait état de dix morts et huit blessés graves parmi la population civile, ainsi que de nombreuses destructions matérielles. Ces attaques surviennent dans un contexte de tensions croissantes dans cette région frontalière du Nigéria, où le groupe terroriste trouve des terres fertiles pour ses activités. Selon la Commission, les causes profondes de ces attaques incluent le chômage élevé et l’absence de perspectives pour les jeunes, certains étant recrutés par Boko Haram avec la promesse de gains immédiats.
La Commission s’engage à poursuivre ses investigations
En parallèle des attaques terroristes, des cas de torture et de mauvais traitements continuent d’alimenter l’actualité. Le 1er octobre 2024, le Sous-préfet d’Idabato, Roland Ewane, et un agent communal, Ismael Etongo, ont été enlevés et sévèrement torturés par un groupe de personnes armées venant d’un pays voisin. La Commission condamne fermement ces actes de barbarie, qui ont été largement diffusés sur les réseaux sociaux.
Par ailleurs, un incident de violence policière s’est produit le 27 novembre 2024, impliquant Me Tristel Richard Tamfu, avocat au Barreau du Cameroun. Lors de son interpellation par des gendarmes à Douala, des abus physiques ont été rapportés. Ce cas de violence policière s’ajoute à une série de dérives inquiétantes mettant en péril les droits des citoyens et des avocats en particulier. La Commission des Droits de l’Homme a exigé une enquête approfondie et des sanctions contre les responsables.
La Cdhc profondément consternée par la violence croissante dans certaines régions, appelle à une action urgente. Dans le cadre de sa mission, la Commission s’engage à poursuivre ses investigations, conformément à la loi du 19 juillet 2019. La Commission appelle les autorités à redoubler d’efforts pour assurer la sécurité des populations et garantir le respect des droits humains. Elle rappelle également l’importance d’une réponse sécuritaire plus robuste, avec l’augmentation des effectifs militaires et le déploiement de mesures préventives contre Boko Haram.
La Commission réitère son soutien aux victimes de ces violences et appelle la communauté internationale à intensifier ses efforts pour lutter contre le terrorisme et les violations des droits humains. La Commission se montre solidaire des familles des victimes des attaques de Boko Haram à Ldamang, du naufrage à Darak et des cas de torture, leur assurant de sa compassion et de son engagement continu pour la défense de leurs droits.
H. T.