Transparence électorale : Le Corec et le SDF s’unissent pour observer le scrutin
En vue de la présidentielle du 12 octobre 2025, le Collectif des organisations des enseignants du Cameroun et le Social Democratic Front ont noué un partenariat le 28 août dernier pour surveiller les votes via un réseau d’enseignants formés et engagés.
A l’Assemblée Nationale à Yaoundé, le 28 août dernier, le Collectif des organisations des enseignants du Cameroun (Corec) et le Social Democratic Front (SDF) ont formalisé un partenariat, visant à renforcer la transparence électorale à travers l’initiative « Éducateurs Observateurs du Scrutin » (EOS). Ce projet, aussi ambitieux que novateur, se distingue par sa « neutralité politique » et son « approche citoyenne ».
Alors que le pays se prépare à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, la question de la transparence des scrutins demeure un enjeu majeur. Le partenariat entre le Corec et le SDF prend un tour historique, alors même que les citoyens expriment de plus en plus leur scepticisme envers les processus électoraux. Mais selon Roland Assoah Etoga, Secrétaire Général du Corec, cette initiative vise avant tout à restaurer la confiance dans les urnes : « Nous croyons fermement que la crise éducative est le reflet d’une crise plus large, celle de la gouvernance. Si nous voulons un avenir démocratique, nous devons d’abord garantir l’intégrité des élections ».
L’objectif principal de cette collaboration, a-t-il expliqué, est de créer une « banque de citoyens vigilants », composée de volontaires issus du corps enseignant, présents dans les 25 000 établissements scolaires du pays. « Un réseau d’observateurs formés et engagés sera ainsi déployé à travers le pays pour veiller à la régularité du processus électoral ». L’honorable Joshua Osih, président du SDF et candidat à la présidentielle, ajoute : « Cette initiative n’est pas un acte politique, mais un devoir citoyen. Notre seule ambition est d’assurer que la volonté du peuple, quelle qu’elle soit, soit respectée ».
La force de la neutralité et de l’indépendance
Pour les deux parties, la neutralité politique est la pierre angulaire de ce partenariat. En dépit du soutien du SDF, le Corec s’engage à préserver son indépendance et sa neutralité tout au long du processus. Un principe qui se traduira par une séparation nette entre les acteurs politiques et l’observation citoyenne. Les deux organisations s’accordent sur le fait que cette indépendance est cruciale pour garantir la crédibilité du projet.
D’après Roland Assoah Etoga, : « Nous n’avons ni candidat ni parti à défendre. Notre engagement est envers la transparence, sans pression extérieure. La démocratie ne doit pas être le terrain de jeux d’intérêts politiques, mais un principe immuable ». De son côté, Joshua Osih souligne que le SDF respectera pleinement cette ligne de conduite : « Le projet EOS est au-dessus des partis. L’objectif est de garantir que chaque voix compte et que le processus soit irréprochable ».
Les axes de collaboration définis lors des négociations entre les deux parties : mobilisation, formation, déploiement, sont d’ores et déjà en place. « Un groupe de travail a été constitué pour superviser la mise en œuvre du projet, avec des sessions de formation prévues pour préparer les observateurs à leur mission. Le Corec ambitionne de créer une véritable force de surveillance citoyenne capable de faire face à toutes les anomalies pendant le scrutin ».
Pour le Collectif, au-delà de la simple observation des élections, ce partenariat est une tentative de redonner du sens à l’engagement citoyen au Cameroun. « Il s’agit d’un projet qui dépasse les enjeux partisans et qui place les citoyens au cœur du processus démocratique ». Joshua Osih souligne : « Ce projet est un modèle de collaboration. Il montre qu’on peut se rassembler autour des valeurs essentielles : la transparence, la justice et la volonté du peuple ».
Hélène Tientcheu
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