Révision des listes électorales La difficile équation d’Elecam en 2025

Des délais plus courts, une atmosphère politique plus tendue, des leaders politiques plus regardants, l’enrôlement des camerounais en âge de voter s’annonce plus rude pour Elections Cameroon en cette année électorale.
Elecam veut franchir le cap des 8.000.000 électeurs en 2025. Le directeur général des électeurs, Erik Essousse l’a clairement signifié. Au cours de la cérémonie de lancement de la campagne de révision des listes électorales tenue à Mbankomo le 6 janvier 2025, Erik Essousse a exprimé ses ambitions pour cette nouvelles saison des enrôlements sur le fichier électoral.
Seulement, l’année 2025 sera toute particulière pour le processus de révision des listes électorales. La période prévu par la loi sera plus courte. Le contexte de la tenue de l’élection présidentielle prévue cette année au mois d’octobre en est la cause principale. En effet, selon la Constitution, en cas de tenue de ce scrutin au dixième mois de l’année en cours, le président de la République devra convoquer le corps électoral au mois de juillet de l’année en cours. Cela induit que les inscriptions seront interrompues une fois que le corps électoral sera convoqué.
Une autre difficulté à laquelle sera confrontée Elecam c’est la vigilance des leaders des partis politiques. Au cours de la précédente campagne d’enrôlement, plusieurs manquements ont été relevés et imputés à Elecam. Certains partis politiques ont dénoncé des cas de fraudes de la part de l’organe en charge de l’organisation des élections au Cameroun. Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun, en décembre 2024 a révélé que 120.000 électeurs avaient été extirpés des listes électorales. Plus que par le passé, les partis politiques vont exiger d’Elecam le respect des textes et lois en la matière.
Elecam débute cette nouvelle campagne par un contentieux pré-électoral. En effet, le MRC a saisi le Conseil constitutionnel pour connaitre des faits de fraudes observés au cours des opérations de 2024. Selon Maurice Kamto, Elecam n’a pas rendu public la liste électorale nationale. En plus, Elecam n’a pas respecté les délais que prévoit la loi pour les différentes opérations. À quelques mois de l’élection présidentielle prévue en principe au mois d’octobre de l’année en cours, la question du nombre d’électeurs inscrits sur les listes est cruciale et même stratégique pour les partis politiques, qui voudront absolument connaitre le nombre d’électeurs inscrits sur les listes électorales en fonction des circonscriptions.
Aussi, la réinsertion annoncée par le président du conseil électoral des 120.000 électeurs toilettés irrégulièrement reste toujours attendue. L’on pourrait ajouter à cela, les difficultés des camerounais à établir la carte nationale d’identité.
Innocent Sodong