Présidentielle 2025: Pierre Kwemo, le candidat du terrain
De Njombé-Penja à Yaoundé, le leader de l’Union des Mouvements Socialistes (UMS) multiplie les contacts directs avec les populations, fidèle à sa stratégie de proximité.
À Njombé-Penja, au cœur des plantations du Moungo, le ton est donné. C’est ici que Pierre Kwemo, candidat de l’Union des Mouvements Socialistes (UMS), a choisi de lancer sa campagne présidentielle. « Vous savez que Njombé-Penja, c’est une zone exploitée par des multinationales, mais c’est aussi un fief de l’UMS », déclare-t-il face à une foule enthousiaste. Le symbole est fort : partir du terroir pour parler à tout le pays, redonner voix à ceux que la politique oublie souvent.
Ancien député du Social Democratic Front (SDF), homme d’affaires et promoteur du club de football UMS de Loum, Pierre Kwemo s’appuie sur une réputation d’entrepreneur pragmatique. Il se présente comme le candidat des solutions concrètes. « Que la santé soit abordable pour tous les Camerounais. Et pour certaines maladies, ça doit être gratuit », promet-il. Son programme repose sur quatre piliers : justice sociale, démocratie réelle, souveraineté économique et solidarité nationale.
Après le Moungo, la caravane UMS a pris la route de Yaoundé, capitale politique du pays. Le 1er octobre, sous une pluie tenace, Pierre Kwemo a sillonné plusieurs quartiers populaires : Mbankolo, Briqueterie, Cité Verte, Jean Mermoz… Partout, il a pris le temps de serrer des mains, d’écouter des doléances et de remettre le symbole de son parti : un bulletin bleu frappé d’un épi de maïs. « Ce jour de vote, vous chercherez seulement le Mbass », a-t-il lancé en riant, reprenant le mot « maïs » en langue beti, sous les applaudissements d’une foule amusée.
Cette campagne sans faste tranche avec les grands shows politiques habituels. « Il n’y a ni tambour ni trompette », observe une commerçante de Mbankolo. « Il vient à nous, simplement. » Ce style direct, Pierre Kwemo le revendique : « Je suis ici dans ma famille », dit-il, rappelant avec humour qu’il a pris femme dans le quartier il y a plus de quarante ans. Au-delà de l’émotion, le candidat veut parler de concret : eau, électricité, emploi. « Est-ce qu’il y a de l’eau ? Est-ce qu’il y a de l’électricité au Cameroun ? » interroge-t-il, avant d’assurer : « Lorsque Kwemo sera président, croyez-moi, je vais nationaliser toutes ces sociétés qu’on confie aux étrangers pour nous exploiter ».
Dans cette campagne à taille humaine, Pierre Kwemo mise sur le contact direct et la parole donnée. Un pari risqué mais assumé. « Nous faisons une politique de terrain, pas de salon », glisse un membre de son équipe. À moins d’une semaine du scrutin, le candidat de l’UMS veut croire que cette proximité, patiemment tissée, fera la différence dans les urnes.
H. T.

