Présidentielle 2025: Lundi 27 octobre, le jour le plus long de l’année 2025
Les onze membres du Conseil constitutionnel s’apprêtent à rendre en ce jour, un verdict qui, quel que soit le côté où penchera la balance – Paul Biya ou Issa Tchiroma -, restera gravé sur le marbre de la mémoire collective du peuple camerounais, en raison de la taille de l’enjeu qu’aura charrié la présidentielle très courue du 12 octobre 2025.
Le temps semble avoir suspendu son envol en ce jour, lundi 27 octobre 2025, le jour fatidique et tant attendu de proclamation des résultats de l’élection présidentielle à l’issue du scrutin du 12 octobre. Les 11 sages, membres du Conseil constitutionnel, s’apprêtent à rendre un verdict qui marquera à jamais l’histoire politique du Cameroun au cours des cinq dernières décennies. Ce verdict restera gravé en lettres d’or dans les annales de l’histoire de la lutte pour un Cameroun libre et démocratique.
C’est dire si les attentes de la communauté nationale et internationale sont grandes. En raison du climat dans lequel se sont déroulées les opérations de compilation des votes. Un climat fait de suspicions et de soupçons de fraudes, de bourrages des urnes et autres tripatouillages dont se sont accusés mutuellement candidats de l’opposition d’un côté et partisans du candidat du Rdpc de l’autre. Sans que pour autant on puisse parvenir à faire réellement la démarcation, à démêler l’écheveau entre le vrai du faux, l’intox et la réalité des faits.
Côté candidat du Front pour le Salut national du Cameroun (FSNC) Issa Tchiroma Bakary, l’on a tôt fait de revendiquer la victoire au lendemain de la clôture des opérations de vote, pointant parallèlement un doigt accusateur sur le Rdpc et Elecam, stigmatisés de falsification des procès-verbaux contenant les résultats sortis des bureaux de vote.
Interpellations
Côté Rdpc, l’on parle d’allégations mensongères, accusant le candidat du FSNC d’enfreindre la loi portant code électoral par cette auto-proclamation hâtive et unilatérale et le mettant au défi d’apporter la moindre preuve de tout ce qu’il affirme. La tension atteindra son paroxysme avec les menaces à peine voilées d’interpellation proférées par le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, à l’encontre de son ancien collègue-membre du gouvernement. Intimidations que tout cela, rétorque-t-on du côté de Issa Tchiroma et ses partisans qui n’en démordent pas, en dépit de la tension qui monte.
L’encerclement de la résidence du candidat du Front pour le Salut national du Cameroun par l’armée à Garoua, loin d’avoir un effet d’accalmie, ravive plutôt les tensions. L’irréparable se produit avec une première victime, enseignante, tuée par balles à Garoua. Quelques interpellations du côté proches de Issa Tchiroma sont signalées. Alors que le compte à rebours est enclenché.
D’aucuns se prennent à rêver, à l’instar du célèbre chroniqueur de Rfi, le journaliste Togolais Jean Baptiste Placca. Dans sa dernière chronique servant d’adieu aux auditeurs de radio France internationale, au terme de dix-huit années de présence à cette antenne, l’ancien fondateur et directeur de publication de l’éphémère magazine panafricain « L’Autre Afrique », consacre l’ultime saillie au Cameroun. Un rêve d’alternance au sommet de l’Etat auquel s’accroche le célèbre journaliste, sans trop y croire cependant.
« Sur les faits que nous relatons, écrit-il, les Camerounais seront fixés dans les quarante-huit heures (ndlr : c’était samedi 25 octobre) et nous avec. Si c’est un rêve, il est assumé. Et si la réalité venait à nous contredire, nos certitudes d’espérance vaudront circonstance atténuante. Car, même lorsque sombre toute joie, nous avons le devoir de continuer à croire en ce continent. L’argent, la ruse et l’imposture n’auront pas le dernier mot ! Il suffit de si peu, pour que le Cameroun renoue avec une dynamique positive ».
Evariste Menounga

