Présidentielle 2025: Le « Groupe de Douala » cherche un candidat unique

Ledit groupe, constitué d’organisations de l’opposition et de la société civile camerounaise, a récemment annoncé des avancées dans son ambition d’unir les forces de l’opposition pour maximiser les chances de changement politique à l’issue de la présidentielle d’octobre 2025.
Sous la bannière « Groupe de Douala », les partis d’opposition SDF, PCRN, MRC, Parti univers, cherchent un candidat unique dans le cadre de la présidentielle prévue en octobre prochain. Raison pour laquelle, ces partis ont entrepris de fédérer les principales figures de l’opposition autour d’un programme commun et d’un candidat unique. L’objectif, selon ladite organisation, est de surmonter la fragmentation politique et de proposer une alternative crédible au pouvoir en place. Ainsi, dans une déclaration rendue publique le 2 mai 2025, le groupe de Douala a révélé les réactions de plusieurs leaders des partis politiques à l’idée de présenter une candidature unique de l’opposition à l’élection présidentielle prévue en octobre prochain. Parmi les réponses les plus encourageantes, celle d’Akere Muna, ancien bâtonnier et candidat en 2018 sous la bannière du parti Univers. Ce dernier a salué l’initiative du groupe de Douala, insistant toutefois sur la nécessité d’un projet de transition démocratique. « Selon lui, la candidature de grand rassemblement, tout en étant souhaitable, doit obligatoirement s’inscrire dans une logique de transition », peut-on lire.
Il faut le souligner : depuis plusieurs décennies, le paysage politique camerounais se caractérise par une multiplication des partis et une absence chronique de coordination entre les forces d’opposition. En 2018 par exemple, l’opposition était représentée par pas moins de huit candidats majeurs. Ce morcellement a empêché l’émergence d’un front solide face au président Paul Biya, réélu à 85 ans pour un septième mandat. Afin de rectifier le tir, Cabral Libii, le président du parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), se montre ouvert à la formation d’une plateforme commune, bien qu’il prépare sa propre candidature. Or du côté du SDF, Joshua Osih, actuel président, se montre plus réservé. Bien que celui-ci reconnaisse la pertinence du projet, il fait valoir les préparatifs avancés de son parti. Cependant, Maurice Kamto, président du MRC, a reconnu la justesse et l’urgence de la démarche. Il s’est déclaré prêt à discuter au-delà de son parti pour construire une véritable offre politique commune.
Au-delà de mettre sur pied un candidat unique, le groupe de Douala se veut une plateforme inclusive, capable d’offrir une alternative claire et crédible au système actuel. C’est ainsi que Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya, figure montante de l’UDC et héritière politique d’Adamou Ndam Njoya, soutient le principe d’union tout en plaidant pour des discussions approfondies sur le contenu du programme. Elle souligne en particulier la nécessité de mettre en place une organisation solide pour sécuriser le scrutin. « Mme Ndam Njoya en appelle à une organisation commune pour contrôler les procédures du jour de vote », précisent les porte-paroles Cyrille Sam Mbaka et Anicet Ekane du groupe de Douala. Une allusion directe aux inquiétudes récurrentes sur la transparence électorale au Cameroun. Pour y parvenir, des thématiques comme la réforme de l’appareil judiciaire, la lutte contre la corruption, la refondation des institutions et la réconciliation nationale sont d’ores et déjà évoquées en coulisse.
Alors que l’échéance électorale approche, l’unité de l’opposition pourrait jouer un rôle déterminant dans le paysage politique camerounais. Le groupe de Douala, coalition d’organisations issues de l’Union pour le changement et de la société civile, vient de franchir une étape majeure dans sa quête d’un candidat unique de l’opposition. Il souligne que le succès de cette initiative dépendra de la clarté du programme proposé, de son inclusion et de sa capacité à mobiliser largement. Ses consultations pour aboutir à une candidature consensuelle capable de porter les aspirations de changement de la majorité des Camerounais continuent. Il appelle les citoyens à s’inscrire massivement sur les listes électorales et à soutenir activement cette démarche qui pourrait bien marquer un tournant dans l’histoire politique du pays. À condition qu’elle surmonte les divisions internes, bâtisse un projet solide et surtout sache convaincre les électeurs que l’alternance est possible.
Charles Totchum