Groupes armés: Des régions théâtre des violences et assassinats

Amnesty International fait état des exactions perpétrées par les séparatistes et bandes armées dans le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord.
Dans les deux régions anglophones, des séparatistes armés – ou des personnes soupçonnées de l’être – ont continué de se livrer à des meurtres et des prises d’otage à des fins d’extorsion ou de demande de rançon, et à prendre pour cible les forces de défense et de sécurité, les autorités politiques et administratives, des fonctionnaires et d’autres civils qu’ils accusaient de ne pas respecter leurs règles, notamment les confinements et la « taxe de libération ».
Une personne a été tuée et plus d’une centaine d’autres ont été blessées le 11 février à Nkambé (région du Nord-Ouest) par l’explosion d’une bombe artisanale lors de la Fête de la jeunesse au Cameroun. Le 26 mai, une attaque à la grenade contre un bar de Bamenda (région du Nord-Ouest) a fait deux morts et 41 blessés.
Le 20 mai, le maire de Belo, dans le département du Boyo (région du Nord-Ouest), son adjoint et un inspecteur de l’éducation de base ont été abattus. Le 26 octobre, la deuxième adjointe au maire de Bamenda II a été enlevée et assassinée.
Dans la région de l’Extrême-Nord, le conflit armé entre les forces étatiques et des groupes armés se poursuivait. Des groupes armés affiliés à l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) et au Jamaatu Ahlis Sunna Liddaawati wal Jihad (JAS), issus tous deux du groupe armé Boko Haram, ont cette année encore mené des attaques contre des civils dans plusieurs villages le long de la frontière avec le Nigeria et sur des îles du lac Tchad, se livrant à des pillages et tuant ou enlevant des civils, selon des sources du secteur de la sécurité.
Dans la nuit du 1er au 2 janvier, quatre personnes ont été tuées et huit autres ont été enlevées à Bargaram, dans la commune de Hile-Alifa, lors d’une attaque au cours de laquelle deux biens immobiliers ont aussi été incendiés. Deux travailleurs et une travailleuse humanitaires camerounais de l’ONG française Première urgence internationale, qui avaient été enlevés le 10 janvier dans le canton de Kolofata, ont été libérés le 19 avril. En juin, 13 enfants, femmes et hommes d’une communauté de pêcheurs ont été enlevés à Mourdas. En octobre, une quinzaine de pêcheurs ont été enlevés à Darak et quatre civils ont été tués à Kalguiwa.
Homicides illégaux
Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les forces de défense et de sécurité ont été accusées d’avoir tué illégalement des personnes soupçonnées de collaborer avec des groupes séparatistes armés, selon des ONG camerounaises. Le gouvernement n’a pas réagi aux accusations d’homicides illégaux, qui concernaient notamment la mort de quatre civils à Mamfé en avril lors d’une opération militaire.
Sur le chapitre droit à la vérité, à la justice et à des réparations, l’ONG relève qu’aucune information n’a été rendue publique au sujet d’une éventuelle enquête sur le meurtre du journaliste Jean-Jacques Ola Bébé, perpétré à Yaoundé en février 2023. Le 9 septembre, le tribunal militaire de Yaoundé a annoncé publiquement les charges retenues contre 17 personnes jugées dans l’affaire du meurtre du journaliste Martinez Zogo, commis à Yaoundé en janvier 2023.
Synthèse, EM