Mathias Mouende Ngamo, Journaliste spécialiste en Fact-checking: « Une Fakenews bien placée peut faire basculer une élection »

En période électorale, les Fakenews semblent se multiplier. En quoi représentent-elles une menace directe pour la société ?

Les Fakenews en période électorale déstabilisent profondément la société. Elles jouent sur les émotions, manipulent l’opinion publique, sèment la confusion et polarisent les débats. En inondant l’espace public de fausses statistiques, de rumeurs, ou encore de sondages inventés de toutes pièces, elles sapent la confiance des citoyens envers les institutions, les médias, et même envers les candidats. Cette perte de repères fragilise le vivre-ensemble, car les électeurs finissent par ne plus savoir qui croire, ni comment voter de manière éclairée. La conséquence directe, c’est une démocratie affaiblie.

Quelles sont les stratégies les plus utilisées pour faire passer ces Fakenews, notamment par les candidats ou leurs soutiens ?

Il existe une véritable mécanique derrière la diffusion des Fakenews. En période électorale, on assiste souvent à la création de faux comptes, de pages anonymes, et même d’usines à trolls destinées à amplifier des messages trompeurs. Les candidats peuvent recourir à des techniques de propagande bien connues : diffusion de slogans émotionnels, publication de faux sondages, ou encore utilisation de symboles nationaux pour crédibiliser leur discours. L’objectif est clair : influencer, diviser, ou décrédibiliser l’adversaire, en jouant sur la peur, la colère ou le sentiment d’appartenance. C’est une manipulation de masse à grande échelle.

Face à cette désinformation, comment préserver une société démocratique et protéger les électeurs ?

La clé, c’est l’esprit critique et l’éducation aux médias. Il faut apprendre à identifier les Fakenews : vérifier les sources, croiser les informations, observer les incohérences (lieux, dates, langage utilisé…). Il existe aussi des outils comme Google Image, TinEye ou InVid pour retrouver l’origine d’un contenu. Mais au-delà de la technique, c’est une question de responsabilité citoyenne : ne pas liker, ne pas partager à la légère, surtout en période sensible comme les élections. Une société informée est une société qui résiste à la manipulation. Et pour cela, chacun doit devenir acteur de la lutte contre la désinformation.

Propos recueillis par H. T.

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