Élections 2025: Seize organisations lancent un cri d’alerte contre la haine en ligne

Composées de journalistes, de juristes et d’acteurs civils, elles appellent, dans une déclaration virale récente, à préserver la paix et l’intégrité du processus démocratique.
Face à une montée inquiétante de la désinformation et des discours haineux à quatre mois seulement de l’élection présidentielle d’octobre 2025, une Coalition multi-acteurs réunissant journalistes, juristes, militants associatifs, influenceurs et universitaires, a publié récemment une déclaration. L’alerte a pris une ampleur virale sur les réseaux sociaux, témoignant d’une vive inquiétude partagée.
Cette déclaration dénonce une stratégie de manipulation systémique. De faux communiqués, sondages trafiqués, usurpation d’identité numérique et récits biaisés alimentent la confusion. « Les contenus fallacieux qui circulent sans vérification, amplifiés par des influenceurs, attisent les peurs et montent les communautés les unes contre les autres », dénonce la coalition. Plus qu’un simple phénomène virtuel, cette guerre de l’information creuse des fractures « dangereuses » dans le tissu social.
Selon les signataires, des discours déguisés sous des noms d’emprunt ou glissés dans des débats communautaires visent à diviser pour mieux régner. Pour enrayer cette dynamique délétère, la coalition recommande des mesures précises. Elle exhorte les autorités à appliquer rigoureusement les lois existantes contre les contenus haineux, tout en garantissant les libertés fondamentales. « La lutte contre la désinformation ne doit pas devenir un prétexte pour restreindre l’Internet ou réprimer l’opinion », souligne un juriste membre du collectif.
Les journalistes sont eux aussi invités à redoubler de rigueur, bannissant les contenus sensationnalistes. La coalition plaide pour un journalisme de paix, qui éclaire sans diviser. Quant aux partis politiques, il leur est demandé de se détourner de toute stratégie de division. « Il est urgent que les leaders politiques cessent d’exploiter les clivages pour mobiliser leur base électorale », insiste une représentante de la société civile. Les plateformes numériques sont aussi mises face à leur rôle. La coalition recommande des partenariats locaux pour modérer les contenus et sensibiliser aux dangers de la désinformation. De leur côté, les influenceurs sont appelés à la retenue, à la vérification des faits et à la promotion d’un discours apaisé.
Le citoyen, quant à lui, est présenté comme le premier rempart contre la haine virale. L’appel est clair : « ne pas relayer d’informations douteuses, encourager le dialogue pacifique et développer un esprit critique face à la viralité des contenus émotionnels ». La coalition s’adresse également à la communauté internationale, lui demandant un soutien accru aux initiatives locales de cohésion sociale. Elle conclut par un appel solennel : « C’est par notre vigilance collective, notre exigence de vérité et notre volonté de dialoguer que nous construirons un Cameroun meilleur ».
Les signataires :
- Association Civic Watch (Civic Watch)
- Cameroon Bar Council
- Paradigm Initiative
- Network for Solidarity, Empowerment and Transformation for All (NEWseta)
- KTDral Consulting
- Eduk Media
- Sisterspeak237
- Junior Chamber International ( JCI)
- Cameroon National Youth Council ( CNYC)
- Action pour le Respect des Droits de l’ Homme et la Dignité Humaine( ARDHU)
- Big Steps Outreach Network (BONET)-Cameroon
- StopIntox
- Association des Blogueurs du Cameroun (ABC)
- Global Initiative For Digital Inclusion and Communication ( GIDICOM)
- United Youth Organisation (UYO)
- Local Youth Corner (LOYOC)
Hélène Tientcheu