Marchés des vivres à Yaoundé: Insalubrité et denrées alimentaires cohabitent
Légumes, tomates, fruits et différents produits de consommation sont proposés aux consommateurs étalés à même le sol ou sur des présentoirs faisant fi de toute règle d’hygiène, à proximité des tas d’immondices où rats, souris et autres essaims de mouches s’en donnent à cœur joie.
Eaux usées, tas d’ordures entre autres côtoient condiments, légumes, prunes, avocats et autres fruits, poisson et viande etc. Au lieudit pont de la gare, en cette matinée du 02 novembre 2024 à Yaoundé. Un peu en dessous dudit pont, circulent les eaux usées que les commerçants utilisent sans gêne pour laver les légumes, les condiments, les tripes vendus directement sur le marché. Il suffit de faire un tour dans les marchés de la ville ou aux abords des artères de la ville, pour constater que les conditions de transport, d’exposition et de stockage des aliments sont abondent sur les comptoirs et d’autres dans des brouettes, exposés à l’air libre à proximité d’un tas d’ordures.
Juste à côté, se trouve une rigole pleine d’eau devenue un WC public. Non loin un comptoir de viande, bien évidemment bondé de mouches…Nous sommes au marché du Mfoudi situe dans le 3em arrondissement de Yaoundé. A quelques encablures de là, le scenario est le même au marché Mvog Mbi. Les commerçants sont installés dans une insalubrité notoire. Les consommateurs déclarent « Les gens ne se soucient même plus de la santé des autres. Ils nous vendent des aliments souillés impropres à la consommation », regrette Marthe Mongue, habitante de Yaoundé.
Pourtant, malgré sa forte clientèle, il se noie dans les ordures. Un espace semble aménagé pour recevoir les déchets collectés par les commerçants. Mais après, difficile de déterminer la suite du processus.
Face à cette situation d’insalubrité, les commerçants du marché du Mfoudi se sont arrangés à faire de la propreté « Cela fait 28 ans que je vends dans les marchés. Depuis toujours, le Mfoundi est un marché assez exemplaire. Nous avons une organisation interne pour ce qui est de l’investissement humain. Nous faisons donc d’abord nous-mêmes la propreté, via notre Association des Volontaires pour le Développement (Avd).
Odeurs nauséabondes
Chaque jour, très tôt le matin, nous balayons la route et les hangars. Les ordures, nous les déversons dans l’espace aménagé juste en face. Malheureusement, cette situation crée de nombreux dégâts. Il y a quelques jours seulement, une forte pluie s’est abattue sur la ville. Elle a entrainé avec elle une bonne partie des ordures, ce qui a causé des inondations parce que ces déchets bouchaient la voie ». Témoigne Julienne Nguene, Bayam-Sellam au marché du Mfoudi
La commerçante pointe un doigt accusateur vers la société agréée de ramassage d’ordures ménagères. Pour Julienne Nguene, il s’agit d’un simple manque d’intérêt. Selon elle, il arrive même que des ordures soient ramassées dans d’autres marchés, et déversées sur le site du Mfoundi. Avant d’être débarrassées plus tard, au gré des humeurs de la compagnie de ramassage. « La propreté que nous faisons une fois par semaine n’est pas suffisante pour maintenir ce marché propre, Hysacam doit passer ici tous les jours, sinon on ne va pas s’en sortir
L’insalubrité produite dans les marchés présente non seulement mais des risques qui mettent en danger la santé des commerçants et des clients. Selon le Dr Emile Zang les populations encourent plusieurs risques : « En effets, les déchets constituent une source de pollution olfactive par des odeurs nauséabondes et visuel par des immondices répugnantes à la vue.
Ces décharges sauvages constituent des nids des mouches et des moustiques vecteurs des maladies comme le choléra, la fièvre typhoïde, le paludisme et la diarrhée. » C’est dans les marchés que la grande majorité des citoyens se ravitaillent en vivres. Pourtant, l’hygiène est un véritable problème dans les espaces marchands de Yaoundé. Malgré les efforts des commerçants, le spectacle des déchets au Marché du Mfoundi retient l’attention.
Par Marie Michèle Atouba
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