La chronologie des événements…

Les manifestations de 2025 au Cameroun débutent à Garoua le jour même du scrutin, le 12 octobre, après le déploiement de forces de sécurité près du domicile d’Issa Tchiroma Bakary, candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), avant de s’étendre à d’autres villes dans les jours suivants, sur fond de rumeurs de fraude électorale.

12 octobre

À Garoua, dans le quartier Marouaré, des affrontements éclatent entre des partisans d’Issa Tchiroma Bakary et les forces de l’ordre. Ces affrontements font suite à l’encerclement du domicile du candidat par les forces de police et de gendarmerie. Des véhicules anti-émeutes, des tirs de gaz lacrymogène, des scènes de dispersion de la population, des coups de feu et incendie d’un véhicule de la gendarmerie en début de soirée, créent la psychose dans la capitale du Nord.

15 octobre

À Douala, dans le quartier Bonamoussadi (Douala 5), des affrontements éclatent à la suite de rumeurs de fraudes présumées par des agents d’Elections Cameroon (Elecam). Elecam indique que l’un de ses collaborateurs « a même été blessé au visage et au bras ». Le déploiement rapide des forces de sécurité permet de rétablir le calme après quelques dégâts matériels. Des arrestations sont également signalées. La police reste déployée dans les quartiers sensibles.

Dans la région du Sud-Ouest, les habitants de Limbé se rassemblent autour de la mairie à la suite de rumeurs de tentatives de fraude. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des manifestants se rassemblant à la tombée de la nuit, certains mettant le feu à des pneus ou vandalisant des affiches de campagne du président Paul Biya.

À Dschang dans la région de l’Ouest, des manifestations violentes éclatent dans le quartier administratif. Selon plusieurs sources, les partisans d’Issa Tchiroma Bakary expriment leur colère après avoir eu le sentiment que « leurs voix ont été réduites » alors que des procès-verbaux les déclarent vainqueurs dans la Menoua. Un siège du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rpc), un tribunal et la résidence du recteur de l’université de Dschang sont incendiés. Des renforts venus de Bafoussam permettent de rétablir le calme et interpellent plusieurs manifestants.

À Bafoussam, des tensions ont lieu entre partisans et forces de l’ordre aux abords des antennes d’Elecam. À Makary, dans la région de l’Extrême-Nord, des affrontements éclatent entre manifestants et forces de l’ordre et empêchent la prise en compte des résultats du vote lors du dépouillement départemental.

21 octobre

À Garoua, des centaines de jeunes manifestants descendent dans la rue, affrontant parfois les forces de l’ordre par des jets de pierres. De nombreux coups de feu sont également entendus, des tirs de sommation selon une source policière. En fin de journée, de nombreuses sources font état de la mort d’une jeune femme, enseignante, des suites de blessures par balles.

À Yaoundé, une manifestation similaire a lieu dans le quartier Tsinga. Elle est dispersée au bout d’une heure par les forces de l’ordre qui font usage de gaz lacrymogènes. Des scènes similaires ont lieu à Douala, dans le quartier New Bell.

22 octobre

À Maroua, de graves tensions ont lieu entre manifestants et forces de l’ordre. Selon une source sur place, les partisans d’Issa Tchiroma Bakary descendent « dans la rue pour réclamer la reconnaissance des résultats électoraux ». Les manifestations débutent vers 10 heures au carrefour du Pmuc. La situation dégénère rapidement lorsque les forces de sécurité font usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule.

23 octobre

À Ngaoundéré, dans la région de l’Adamaoua, plusieurs centaines de partisans d’Issa Tchiroma Bakary descendent dans la rue en scandant des louanges au candidat du Fsnc. Des témoins rapportent qu’ils ont tenté de prendre d’assaut le lamidat de la ville, le siège de l’autorité traditionnelle, mais n’y sont pas parvenus. Dans la région du Nord, les villes de Guider et de Kaélé sont également le théâtre de manifestations. Là aussi, les partisans d’Issa Tchiroma Bakary revendiquent haut et fort la victoire.

 

 

 

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