Filière bovine: Douala et Édéa unissent leurs forces pour dynamiser l’agro-pastoral

La communauté urbaine de Douala et celle d’Édéa ont tenu ce 17 avril 2025 la deuxième réunion du comité de pilotage chargé de mener la réflexion sur la structuration de la filière bovine dans le cadre du partenariat entre Douala et Édéa.
Renforcer la coopération intercommunale et dynamiser le secteur agro-pastoral, tel était l’objectif de la rencontre entre les communes de Douala et d’Édéa jeudi dernier à l’hôtel de ville de la cité économique du Cameroun. Il s’agit d’une réunion stratégique du comité de pilotage en charge de la structuration de la filière bovine dans les deux localités. Une initiative qui s’inscrit dans le cadre d’un partenariat novateur entre les villes de Douala et Édéa, avec pour ambition de poser les jalons d’un développement durable du secteur agro-pastoral, tout en répondant aux besoins grandissants des populations urbaines en matière de consommation de viande. Le projet prévoit en effet la création d’infrastructures spécifiques, telles que des parcs à bétail, des zones d’abattage et des circuits de commercialisation organisés, afin de réduire les flux désordonnés de bœufs dans les rues de la capitale économique, souvent à l’origine d’incidents et de désagréments pour les habitants.
Présidée par le maire de la ville de Douala, Dr Roger Mbassa Ndine, cette rencontre a permis de dresser un état des lieux des avancées du projet et de consolider les bases foncières indispensables à sa mise en œuvre. « Ce projet de structuration de la filière bovine entre Douala et Édéa est né d’un commun accord visant à mieux encadrer l’approvisionnement en viande de qualité. Nous avons abordé les questions foncières et défini un chronogramme. D’ici au 6 juillet 2025, des annonces plus précises seront faites pour le lancement effectif du projet », a déclaré l’édile de la ville de Douala. Pour le maire de la ville d’Édéa, Albert Nlend, cette collaboration est l’aboutissement d’une volonté ancienne de coopération intercommunale. « Ce projet est le premier concret de la convention signée avec Douala. Il vise à connecter les zones de production du Grand Nord aux zones de transhumance et de commercialisation situées à Édéa et à la Dibamba, pour une distribution efficace vers Douala », a-t-il souligné.
Plus d’une centaine d’hectares sont déjà envisagés pour accueillir les installations nécessaires : 60 hectares à Édéa et dans la zone de la Dibamba, avec d’autres espaces potentiels à Douala. L’objectif est non seulement de satisfaire les besoins en viande des populations locales, mais également de positionner cette filière comme levier d’exportation à l’échelle nationale, voire sous-régionale. Au cours des échanges, il a été mentionné que le site de Dibamba sera le site de transit vers « soit l’export, soit l’abattoir ». En d’autres termes, au-delà de l’approvisionnement alimentaire, ce projet porte une dimension économique et sociale forte. Cette dynamique vise aussi à favoriser un accès à la viande à un coût maîtrisé, à travers une meilleure organisation de la chaîne de production, du cheptel jusqu’au consommateur final. La structuration de la filière permettra donc la mise en place d’infrastructures modernes et d’un écosystème économique autour de l’élevage et de la transformation bovine.
En rappel, ce projet avait officiellement été lancé le 12 février 2025 au cours d’un atelier tenu dans la localité d’Edéa. L’objectif était la présentation de l’état actuel de la filière bovine à Douala et à Edéa et l’élaboration d’un plan d’action et du chronogramme des activités à court, à moyen et à long termes. Le point culminant était la mise en place d’un guichet unique de conformité fiscale et de traçabilité dans les deux communautés urbaines. Il contribuera à maîtriser le fichier des acteurs par secteurs et par zone d’activité bovine à la CUD et à la CUED, à maîtriser les statistiques des ventes par zones et à augmenter le rendement de la collecte des taxes et impôts à plus de 80 % selon Roger Mbassa Ndine. Cette structuration de la filière bovine se présente ainsi comme un catalyseur de transformation économique, un vecteur de cohésion intercommunale et un projet porteur d’espoir pour des milliers de citoyens dépendants directement ou indirectement de cette activité ancestrale mais en pleine mutation.
Charles Totchum
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