Eau courante : La pénurie d’eau fait rage à Douala

Depuis plusieurs semaines, les populations de plusieurs quartiers de la cité économique vivent au rythme des coupures intempestives. 

Dans les quartiers comme Bonamoussadi, New Bell, Bépanda, Ange Raphael, Bonaberi ou encore Akwa, les robinets sont désespérément secs. Les habitants, qui s’habituent souvent à l’approvisionnement en eau potable via les réseaux publics, sont désormais contraints de faire de longues files devant les rares points d’eau en activité ou de recourir à des fournisseurs privés, et à des prix exorbitants. Miriam Tedjozem, une habitante de Bonamoussadi, témoigne : « Cela fait plus d’une semaine que nous n’avons plus d’eau dans nos maisons. Les enfants n’arrivent même plus à se laver correctement. » C’est le même son de cloche qui s’étend au quartier Ange Raphael. « Cela fait trois (03) semaines que nous n’avons plus une goutte d’eau dans les robinets » renseigne Arthur Vital, Habitant dudit quartier. Roger Djonou, un autre riverain, ajoute : « C’est l’un des pires moments que j’ai vécus ici. Nous dépendons entièrement du réseau, et le manque d’eau affecte notre vie quotidienne » s’exprime-t-il.

Selon ces derniers, la crise a commencé il y a plusieurs semaines, par des coupures d’eau répétées, qui ont affecté les habitudes des ménages. « Pendant plusieurs jours, nous avons fait face à des baisses de pression. Pour se ravitailler en eau potable, il fallait attendre des heures tardives. Mais depuis plus d’une semaine, aucune goutte d’eau ne coule » confie une habitante du quartier Bonabéri. Au moment de ce reportage, « la situation semble ne faire qu’empirer ». Les robinets sont asséchés, et les habitants sont contraints de chercher des solutions alternatives pour se procurer de l’eau, souvent à des prix élevés, auprès de revendeurs privés ou en puisant dans des sources non potables. C’est le cas au quartier Ange Raphael, où la vente de l’eau de forage a le vent en poupe en ce moment. « Nous n’avons pas autre choix que de nous rabattre vers le forage, bien que cela nous coûte extrêmement chère » déplore Arthur Vital. Dans ce quartier, le bidon de 10 litres au forage coûte 25FCFA.

Cependant, une forte affluence se fait ressentir au niveau de Mobile Guinness où une source est mise à disposition du publique, par ladite entreprise. Les longues heures passées à attendre de l’eau ou à faire la navette pour se procurer des bidons dans ce point de distribution a engendré des frustrations et des tensions parmi la population. « Je quitte Deido pour venir me faire bousculer ici, simplement parce que je suis à la recherche de l’eau » déplore Nicolas. Pour éviter cette tracasserie, Anicet quant-à-lui opte pour l’achat des bidons d’eau en bordure de route à la mobile Guiness Ndogbong. Au-delà des difficultés pratiques, cette pénurie présente un véritable danger pour la santé publique. Les populations vulnérables, notamment les enfants et les personnes âgées, sont exposées à des risques accrus de maladies hydriques, telles que la dysenterie ou le choléra. L’absence d’eau potable et l’utilisation de sources alternatives non contrôlées augmentent ainsi les risques de contamination, selon les spécialistes.

Cependant, il faut le dire, le principal fournisseur d’eau dans la ville, la Camwater (Cameroun water utilities corporation), n’a jusqu’à présent fourni aucune explication officielle sur l’origine de cette crise. La population, privée d’informations, est dans le flou complet quant aux raisons de cette coupure et à la durée de la situation. « Nous n’avons eu aucune communication de la part de Camwater, ni des autorités locales », déplorent-ils. Cette absence de communication engendre une frustration croissante parmi les habitants. « Nous n’avons aucune idée de ce qui se passe, ni quand cette pénurie prendra fin ».  Nombreux sont ceux qui appellent à une plus grande transparence de la part des autorités compétentes. « Si la situation est due à une panne ou à une réparation, il serait normal que Camwater nous informe et nous rassure sur la situation », ajoute Miriam Tedjozem, Résidente du quartier Bonamoussadi. Cette crise de l’eau à Douala soulève également une question cruciale, notamment la gestion durable de la ressource en eau face à la croissance démographique et aux changements climatiques.

 

Charles Totchum

 

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