Douala: Une nouvelle offensive contre la polio et les maladies infantiles

Le Gouverneur de la région du Littoral a donné le coup d’envoi du 2ᵉ tour de la campagne nationale de vaccination contre la poliomyélite à quartier Mabanda dans le 4ème arrondissement, avec une mobilisation sanitaire élargie en faveur des mères et des enfants.

Du 28 mai au 1er juin 2025, la région du Littoral a intensifié ses efforts pour éradiquer la poliomyélite, en combinant vaccination, nutrition infantile et prévention du paludisme. Cette maladie qui demeure une menace dans certaines régions du Cameroun, notamment en raison de la circulation du poliovirus de type 2, a fait l’objet d’une deuxième vague de distribution des vaccins sur l’ensemble du territoire national. Ladite campagne vise à vacciner environ 7,5 millions d’enfants âgés de 0 à 5 ans à travers le pays selon le ministère de la santé publique, renforçant ainsi l’immunité collective. La cérémonie de lancement qui s’est tenue le 28 mai dernier au centre multisectoriel de Mabanda, dans l’arrondissement de Douala IV visait principalement à sensibiliser la population locale sur la nécessité de s’aligner derrière la volonté des autorités camerounaises de consolider les acquis de la lutte contre la polio et de renforcer la protection sanitaire des riverains les plus vulnérables.

Au cœur de cette campagne, la cible principale reste les enfants de moins de cinq ans, à qui des doses de vaccin oral contre la poliomyélite sont administrées gratuitement. « Chaque enfant vacciné est un pas de plus vers un Cameroun sans polio », a déclaré Samuel Dieudonné Ivaya Diboua, Gouverneur de la région du littoral, lors de son allocution, appelant les parents à faire vacciner massivement leurs enfants. Le Chef de District de Santé de Bonassama, quant-à-lui, a souligné l’importance de cette synergie. « La poliomyélite est une maladie très contagieuse provoquée par un virus qui envahit le système nerveux et peut entraîner en quelques heures une paralysie irréversible des membres », révèle –t-il. Dans un contexte urbain dense comme celui de Douala, les enjeux de santé publique sont particulièrement complexes. La capitale économique, avec sa forte concentration démographique, est un terrain propice à la circulation des virus, dont celui de la poliomyélite.

Cette campagne revêt donc une importance capitale pour empêcher toute résurgence de cette maladie invalidante. L’impact est déjà visible à travers la forte implication des agents de santé communautaires, la distribution de moustiquaires imprégnées, et la sensibilisation accrue sur la nutrition et la prévention du paludisme. De nombreux centres de santé, écoles, marchés et lieux de culte ont été mobilisés pour atteindre un maximum de familles. Cette campagne nationale, clôturée ce 1er juin 2025, marque donc une étape cruciale dans la consolidation de l’immunité collective. « C’est une initiative louable du gouvernement. Toutefois, cela n’empêche pas la vigilance de certains parents qui redoute de la qualité du produit », s’exprime un parent rencontré au quartier Mabanda. Il est donc clair que la bataille contre la polio n’est pas seulement sanitaire : elle est aussi sociale, économique et morale. Face à ces réalités, le maire de Douala IV, exprime son soutien indéfectible pour faciliter les actions dans l’intérêt de la santé des populations.

Vers un Cameroun sans polio

Alors que la poliomyélite a été éradiquée dans de nombreuses régions du monde, le Cameroun reste vigilant face aux risques de réintroduction, notamment à cause des mouvements transfrontaliers. La gestion efficace de la chaîne du froid, assurée par des partenaires tels que l’Unicef, est cruciale pour garantir la qualité des vaccins administrés. En combinant efforts locaux et soutien international, le Cameroun renforce sa position dans la lutte contre la poliomyélite, avec l’espoir d’un avenir où cette maladie ne sera plus qu’un lointain souvenir. « Le traitement repose exclusivement sur les mesures préventives, comme la vaccination qui renforce le système immunitaire des enfants », souligne le Pr Robert Marie MBA, directeur pays Helen Keller International. Pour mener à bien cette campagne gratuite, le gouvernement camerounais s’est appuyé sur les partenaires techniques et financiers de la santé afin de sauver la vie des enfants. « Nous devons conjuguer les efforts pour arriver à éradiquer et débarrasser l’humanité de cette maladie » ajoute Dr Magaran Bagayoko, représentant résident OMS Cameroun.

 Charles Totchum

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