Baccalauréat: Des fuites d’épreuve malgré les code-barres

Malgré la récente introduction d’un système de sécurité numérique sophistiqué par l’Office du baccalauréat du Cameroun (OBC), des fuites d’épreuves ont de nouveau entaché le déroulement du baccalauréat d’enseignement général cette année.

L’Office du baccalauréat du Cameroun (OBC) a récemment introduit un système novateur de code-barres sur les sujets d’examen, visant à renforcer la sécurité et l’organisation des épreuves. Ce code-barres, similaire à un QR code, offre plusieurs avantages significatifs qui viennent améliorer le déroulement des examens. L’un des principaux objectifs de ce système est d’assurer l’authenticité des sujets d’examen. Grâce à la vérification du code-barres, les autorités compétentes, telles que le ministère des Enseignements secondaires (Minesec), peuvent confirmer que le sujet est officiel. Cette mesure devrait réduire considérablement le risque d’utilisation de documents falsifiés. Le code-barres permet une vérification rapide de l’origine et de la validité des documents via un simple scan. Le système de code-barres facilite également la gestion numérique des sujets d’examen. Chaque sujet est automatiquement associé à une session, une matière ou une base de données d’épreuves.

Cela simplifie non seulement le processus de correction, mais aide également à l’archivage des sujets pour des sessions futures. En cas de distribution multiple de sujets, le code-barres devrait permettre d’identifier rapidement la version d’un sujet afin d’éviter les confusions et d’assurer que chaque candidat reçoit le bon document. Cela constitue une avancée majeure pour garantir l’intégrité des examens, en dissuadant toute tentative de fraude. L’OBC a également mis en place un système de sélection des sujets. Chaque établissement scolaire reçoit un ensemble de sujets choisis, ce qui permet d’adapter les épreuves aux spécificités des différents établissements. Le code QR est utilisé pour déchiffrer le code du sujet envoyé par l’OBC la veille de l’épreuve, garantissant ainsi une distribution sécurisée. Pour garantir un déploiement fluide de ce système, un informaticien est présent dans chaque centre d’examen. Ce professionnel est chargé de déverrouiller le code avant l’impression et la distribution des sujets aux candidats, ajoutant une couche supplémentaire de sécurité.

Un paradoxe déroutant qui interroge : la technologie peut-elle vraiment sécuriser l’examen le plus crucial du pays si les failles restent humaines ? « Ce système est robuste, mais l’humain reste la faille », confie un enseignant sous anonymat. En effet, cette année encore, malgré les mesures prises, on a observé durant le déroulé des épreuves des fuites d’épreuves officielles. Jusqu’à nos jours, aucun coupable n’a été désigné ou mis aux arrêts. Selon plusieurs sources proches de l’organisation (membres du secrétariat au baccalauréat), les fuites n’interviennent pas au niveau de la technologie, mais dans la chaîne logistique en amont. La mise en place des codes-barres et du système d’anonymisation a été saluée comme une avancée. Pourtant, ces outils high-techs masquent une réalité plus ancrée, celle de la culture de la confidentialité qui n’est pas encore internalisée dans toutes les strates du système éducatif.

Or, cette technologie, censée garantir l’intégrité des documents, promettait une traçabilité sans faille. « Il faut une révolution éthique, pas juste numérique », martèle Bitouk Paul, inspecteur pédagogique. Car pour lui, si la technologie permet de limiter la duplication, d’identifier les versions et d’archiver intelligemment, elle ne peut empêcher les captures d’écran, les enregistrements clandestins ou les complicités internes. Cependant, face à ce paradoxe, des voix s’élèvent pour réclamer un audit indépendant du dispositif global de sécurisation des examens. « C’est un échec d’office du système ! » S’exclame Paulin Tedom, parent d’élève. Ce phénomène illustre un principe bien connu en cybersécurité : une serrure biométrique n’est utile que si personne ne laisse traîner la clé. Poursuit-il. Toutefois, bien que difficile, en alliant technologie et rigueur, l’OBC s’engage à préserver l’intégrité des examens et à favoriser un environnement d’apprentissage équitable pour tous

Charles Totchum

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