Crise anglophone: Le BIR libère neuf otages dans la région du Nord-Ouest
Une opération militaire menée dans la région du Nord-Ouest par le Bataillon d’intervention rapide (BIR) a permis la libération de neuf otages des mains d’un groupuscule armé séparatiste. D’après une communication de ce jour de cette unité d’élite de l’armée de terre, les personnes libérées faisaient partie d’un groupe de passagers en route pour Kumbo. Ces voyageurs ont été enlevés par des « terroristes » et conduits en brousse.
« Grâce à une action rapide, coordonnée et décisive, les éléments du BIR ont réussi à libérer neuf otages et à neutraliser les terroristes impliqués dans cet acte odieux », fait savoir l’unité d’élite qui ne précise pas les jours d’enlèvement et de libération.
Le BIR assure les populations de son « engagement constant dans la lutte contre les groupes terroristes, et réaffirme sa détermination à garantir la sécurité des citoyens, tout en œuvrant sans relâche pour le retour de la paix et de la stabilité dans le département du Bui ».
Sur les images de cette libération, on peut voir des armes, des munitions et une banderole à l’effigie de l’Ambazonia Defence Force (ADF), une milice séparatiste active dans le département du Bui et commandée par Lucas Ayaba Cho, leader sécessionniste aujourd’hui détenu depuis un an par les autorités norvégiennes.
Attaque séparatiste dans le Sud-Ouest
Quelques jours avant le coup d’éclat du BIR dans le Nord-Ouest, l’armée a essuyé des pertes cette fois-là dans le Sud-Ouest. En effet, le conflit qui secoue les régions anglophones du Cameroun a connu un nouvel épisode sanglant. Le vendredi 5 septembre 2025, un véhicule de l’armée transportant des soldats a heurté une mine artisanale posée par des combattants séparatistes dans le département de la Meme, région du Sud-Ouest. L’incident s’est produit aux abords du village de Malende, non loin de Muyuka. Selon plusieurs sources locales, le bilan, encore non officiel, fait état d’au moins sept militaires tués.
Quelques heures après l’attaque, la revendication est venue des Fako Unity Warriors, un groupe armé séparatiste actif dans la zone. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, ses membres exhibent les armes, munitions et tenues militaires récupérées sur les soldats tombés. Ils affirment avoir agi en représailles à la mort de plusieurs de leurs combattants lors d’affrontements récents avec l’armée.
Dans ce même message, les séparatistes répondent également au sous-préfet de Muyuka, qui aurait récemment déclaré qu’il ne restait plus que cinq combattants actifs dans le secteur. Ils affirment au contraire être « toujours présents et capables de frapper », et annoncent le lancement de l’opération « Lockdown », prévue du 8 septembre au 14 octobre. Cette opération vise, selon eux, à empêcher la rentrée scolaire et le déroulement de l’élection présidentielle dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Depuis 2017, ces deux régions sont en proie à un conflit armé opposant l’armée camerounaise à des groupuscules séparatistes qui réclament l’indépendance de l’« Ambazonie ». En l’absence de statistiques officielles, des organisations internationales estiment que la crise a déjà fait plus de 8 000 morts, ainsi que des centaines de milliers de déplacés internes et réfugiés.
SBBC

