Violence policière contre un avocat : Le Barreau et la communauté internationale dénoncent

Le 27 novembre 2024, Maître Tristel Richard Tamfu Ngarka, avocat au Barreau du Cameroun, a lancé un appel de détresse après avoir été brutalement agressé à l’arrière d’un véhicule pick-up de la gendarmerie nationale. Des vidéos choquantes, largement diffusées sur les réseaux sociaux, montrent l’avocat, visiblement maltraité par des gendarmes, dans une scène de violence qui relance le débat sur les dérives des forces de l’ordre et l’impunité qui semble les protéger.

Cet incident intervient à peine un mois après une agression similaire à Bafia, et quelques jours seulement après une autre attaque contre un avocat à Yaoundé. Le Barreau du Cameroun déplore ce phénomène de plus en plus récurrent, où les agressions contre les avocats par les forces de police et de gendarmerie deviennent presque une norme. Ces actes violents, considérés comme une atteinte à la profession d’avocat et aux droits fondamentaux des citoyens, témoignent d’une dérive inquiétante dans l’exercice des fonctions judiciaires et dans la protection des droits humains au Cameroun.

L’Ordre des Avocats a condamné avec fermeté cette nouvelle agression, soulignant que la victime n’est pas seulement un avocat, mais un être humain qui ne mérite pas d’être traité de manière dégradante et inhumaine. Selon le Barreau, cet incident compromet également les efforts de collaboration avec les forces de l’ordre pour une administration de la justice juste et efficace.

Cette violence n’a pas seulement choqué les acteurs nationaux, mais elle a également attiré l’attention des organisations internationales. La Conférence Internationale des Barreaux (CIB) a exprimé sa plus vive indignation dans une déclaration publiée le 28 novembre. Elle a qualifié l’agression de Me Richard Tamfu de torture et de traitement inhumain, infligée en public et en pleine fonction, sans crainte des témoins ou des caméras. La CIB dénonce ce manque de respect envers la personne humaine et la profession d’avocat, et appelle les autorités camerounaises à mettre fin à l’impunité qui semble régner au sein des forces de l’ordre. Elle exige l’identification et la poursuite des responsables.

Dans la même veine, l’Union Internationale des Avocats (UIA-IROL) a condamné l’agression, soulignant qu’elle constitue une atteinte grave aux droits fondamentaux et à l’exercice de la profession. L’UIA-IROL rappelle que les avocats jouent un rôle clé dans la protection des droits des justiciables et dans le maintien de l’État de droit. L’organisation a exprimé sa solidarité avec Me Tamfu et le Barreau du Cameroun, et appelle à une enquête impartiale sur cet incident.

Le Barreau du Cameroun, quant à lui, a demandé à sa Commission des Droits de l’Homme de rassembler les éléments nécessaires pour donner suite à cette agression et faire en sorte que les responsables soient traduits en justice. Cet incident, selon le Barreau, doit être un signal d’alarme pour la protection des droits des civils et des avocats, dans un pays où les droits de l’homme semblent souvent bafoués.

L’Ordre des Avocats, soutenu par des organisations internationales, reste déterminé à lutter contre ces dérives.

 

H.T.

 

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