Santé maternelle: Vers la fin des décès évitables

Un plan stratégique national y afférent a été dévoilé le 13 mars à Yaoundé par le ministère de la Santé publique.
Marquant une étape décisive pour la santé publique du pays, le Cameroun a franchi une étape cruciale dans l’amélioration de la santé maternelle, infantile et nutritionnelle avec le lancement, le 13 mars, du Plan stratégique national relatif à la santé de reproduction, maternelle et néonatale. Présenté par le secrétaire général, le Pr Louis Richard Njock, représentant le ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda, ce plan vise à mettre fin aux décès maternels évitables, un enjeu de santé publique majeur.
À travers ce plan, le Cameroun s’engage à adopter une approche intégrée et concertée. Ce dernier met l’accent sur plusieurs axes clés pour améliorer les indicateurs de santé. Parmi eux, la couverture santé universelle (CSU) est primordiale, avec des initiatives telles que le chèque santé et la prise en charge gratuite du paludisme chez les enfants de moins de cinq ans. De plus, le plan vise à garantir l’accès aux soins de santé de la reproduction pour les adolescents, les jeunes et les personnes âgées, tout en intégrant des stratégies de lutte contre la malnutrition aiguë et chronique.
Un autre aspect essentiel de ce plan est la santé en contexte humanitaire, particulièrement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, touchées par des crises sécuritaires. Le succès de cette initiative repose sur une mobilisation accrue de toutes les parties prenantes, y compris des institutions majeures telles que l’OMS, l’UNICEF, l’UNFPA et Africa CDC, qui ont témoigné de leur engagement collectif pour un impact durable.
Le Pr Louis Richard Njock a souligné que la mise en œuvre de ce plan stratégique national représente une volonté politique forte d’apporter une solution durable aux problèmes de santé de la reproduction, maternelle, néonatale et infanto-juvénile. Il a également insisté sur le fait que sa réussite dépendra de l’adhésion de tous les acteurs, y compris les décideurs, les professionnels de santé et les communautés.
Le Plan stratégique national 2024-2030 constitue ainsi une réponse robuste pour atteindre les objectifs de développement durable en matière de santé. En intégrant des interventions à haut impact, le pays espère non seulement réduire la mortalité maternelle et infantile, mais également améliorer la nutrition et la santé globale de sa population. Ce plan représente alors une opportunité unique de transformer le paysage de la santé maternelle et infantile, en s’attaquant aux défis persistants et en mobilisant les ressources nécessaires pour garantir un avenir meilleur pour les générations à venir. La collaboration entre le gouvernement, les partenaires internationaux et les communautés sera essentielle pour faire vivre ce plan et réaliser les objectifs ambitieux qu’il fixe.
En dépit des progrès réalisés ces dernières années, la mortalité maternelle et infantile reste alarmante au Cameroun. Selon l’Enquête démographique et de santé (EDS 2018), le pays enregistre 406 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes, 28 décès néonataux pour 1 000 naissances vivantes et 48 décès infantiles pour 1 000 naissances vivantes. Ces chiffres sont bien au-dessus des objectifs fixés par les objectifs de développement durable (ODD), qui visent à réduire la mortalité maternelle à 140 décès pour 100 000 naissances vivantes et celle des enfants de moins de cinq ans à 25 décès pour 1 000 naissances vivantes d’ici 2030.
Julien Efila