Riposte: Le front uni gouvernemental face aux prélats

En réponse à la fronde des evêques, certains ministres sont montés au créneau pour dénoncer l’intrusion des Prélats dans la sphère politique, à l’instar de Jean de Dieu Momo, proférer des menaces comme Paul Atanga Nji ou prôner l’apaisement comme l’ont fait Grégoire Owona et Réné Sadi dans leurs sorties. 

Tout est partie de début décembre 2024 lorsque Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale, lance sa croisade contre certaines ONG et Associations religieuses. Il déclare être en possession d’éléments contre certaines associations religieuses qui brandissent l’épouvantail du chaos en 2025. « Toutes ces personnes qui jettent de l’huile sur le feu n’ont qu’à bien se tenir durant toute l’année 2025. Il n’y’aura pas d’espace pour les fauteurs de troubles. Quel que soit leur titre ou grade, l’ordre public sera maintenu et renforcé. En toute circonstance, force restera à la loi », avait alors prévenu le ministre.

Le ton était d’ores et déjà par ce membre du gouvernement qui donnera l’occasion à ses collègues ministres de s’engouffrer dans la brèche ainsi ouverte. La sortie de plusieurs Evêques, principalement celui de Yagoua, Monseigneur Barthélemy Yaouda Hourgo, celui de Ngaoundéré, Monseigneur Emmanuel Abbo ou l’Archevêque de Douala, Monseigneur Samuel Kléda servira d’élément déclencheur des hostilités.

Dans une lettre ouverte aux Prélats, le ministre délégué auprès du ministre de la justice, Jean de Dieu Momo dénonce, « une exagération blasphématoire, attentatoire aux fondements bibliques ».

Des propos jugés quelque peu déplacés qui font tout de suite réagir Grégoire Owona, le secrétaire général adjoint du comité central du Rdpc qui se veut moins va-t-en-guerre, moins vindicatif et plutôt conciliant.

Apologie du diable

Il prône l’apaisement : « ne soyons pas violents envers les évêques même quand ils font l’apologie du diable, gardons notre sérénité et continuons de travailler en intégrant bien ce qu’on nous reproche pour le corriger ».

C’est dans ce contexte qu’une rencontre de tous les évêques du Cameroun s’est ouverte dimanche à Buea dans la région du sud-ouest et va être sanctionnée par une déclaration très attendue de la conférence épiscopale nationale du Cameroun.

Selon certains citoyens, la prise de position des prélats se situe dans l’ordre des choses. « Lorsque le pays baigne dans la mal gouvernance, dans la corruption et qu’il y’a abus sur la personne humaine, les évêques ne peuvent se contenter dans un contexte comme celui-ci de rester dans le confort de leur sacristie, ils doivent sortir pour éclairer les chrétiens sur les questions sociales à partir de la lumière de l’évangile », soutient Etienne Bakaba, Vicaire à la cathédrale saint Pierre et Paul de Bonadibong à Douala.

Au moment où Paul Biya se dit toujours « déterminé » à servir le Cameroun et ses compatriotes. Bien qu’il n’ait pas encore donné officiellement sa position de manière explicite pour cette échéance électorale, Paul Biya ne semble pas moins ambitieux.Mais toutes les occurrences convergent vers une candidature pour 2025. Et de fait, lors de son discours à la nation le 31 décembre 2024, Paul Biya a remercié ses compatriotes pour le « soutien massif » qu’ils n’ont «cessé » de lui «apporter pendant toutes ces années », et affirmé que sa « détermination à servir reste intacte et se renforce au quotidien ».

Il a qualifié 2025 comme une année pleine de défis avant de se montrer optimiste. « Oui, mes chers compatriotes, nous saurons, ensemble, comme par le passé, transformer ces défis en opportunités. Et nous continuerons, ensemble, notre marche déterminée vers le progrès, dans la sécurité et la paix. »

Evariste Menounga

 

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