Point de vue: Comment comprendre la sortie des Evêques catholiques

Thomas Atenga, professeur de communication à l’Université de Douala, estime que la position de certains membres du clergé catholique camerounais, est révélatrice de la fragmentation de « ce qu’on peut appeler le pays réel dont les évêques se revendiquent d’être proches et au contact des souffrances quotidiennes des Camerounais, de leurs préoccupations, de leur souffrance ; et de l’autre côté, la classe politique qui est coupée des réalités des Camerounais ».
Pour lui, l’église Catholique en tant qu’institution forte, « n’a pas d’autre choix dans le temps où nous nous trouvons que de porter ce message de libération et de liberté. Parce qu’au bout de 42 ans de pouvoir, il est quand même temps que les Camerounais connaissent d’autres formes d’espoir, de gouvernement qui leur permettent de penser que le monde est autrement que celui qu’ils connaissent depuis ces années. »
Il conseille tout de même de tempérer. Estimant qu’il ne s’agit pas d’une position officielle de l’Église catholique camerounaise, mais celle d’une partie du clergé.
L’enseignant estime également que cette situation est « tout simplement révélatrice du fait « qu’au sein même de cette église comme institution, il y a des lignes de fragmentation aujourd’hui qui sont claires entre ceux qui ont choisi d’être ouvertement la voix des sans voix, la voix du peuple silencieux, et ceux qui continuent à être avec le pouvoir, dans une forme de compromission qui est en contradiction avec les valeurs évangéliques, à savoir libérer l’homme, être du côté des opprimés, du côté des pauvres, de la veuve, de l’orphelin ».