Présidentielle 2025: Elecam affiche 13 candidats
Le conseil électoral de l’organe en charge de l’organisation matérielle des élections politiques au Cameroun a rendu sa première copie le 26 juillet dernier à Yaoundé. Sur 84 candidatures enregistrées initialement, 71 ont finalement été recalées pour divers motifs. Les candiatures suivantes ont été retenues : Paul Biya (Rdpc) ; Serge Espoir Matomba (PURS) ; Akere Muna (Univers) ; Issa Tchiroma (FNSC) ; Pierre Kwemo (UMS) ; Iodi Hiram Samuel (FDC) ; Bougha Hagbe Jean (MCNC) ; Hilaire Zipang (MP) ; Ateki Zeta Caxton (PAL) ; Bello Bouba Maigari (Undp) ; Cabral Libii (Pcrn) ; Joshua Osih (SDF) ; Patricia Tomaino Ndam Njoya (UDC). Dans cette édition, la rédaction d’Expression politique propose des portraits des candidats déjà retenus en attendant que le Conseil constitutionnel se prononce pour la suite dans le cadre du contentieux préélectoral.
En prenant le risque de briguer un huitième mandat, Paul Biya n’a toujours pas l’intention de passer la main. Au pouvoir depuis près de 43 ans, le chef de l’État camerounais a annoncé le 13 juillet dernier se présenter à la présidentielle d’octobre , dans un message posté sur X ressemblant presque mot pour mot à celui de 2018. Rejouant la carte du père de la Nation, désintéressé du pouvoir, Paul Biya a affirmé vouloir « répondre favorablement aux appels pressants qui montent des dix régions de notre pays et de la diaspora ».
Malgré cette apparente continuité dans l’exercice du pouvoir, cette énième candidature suscite des critiques inédites, alors que les apparitions en public de Paul Biya sont devenues de plus en plus fantomatiques. Le chef de l’État passe désormais le plus clair de son temps à Mvomeka’a. En octobre 2024, son absence prolongée du pays avait alimenté de folles les rumeurs sur son état de santé.
Paul Biya est né le 13 février 1933 à Mvomeka’a, il est Premier ministre de 1975 à 1982 et président de la république depuis 1982. Il gravit les échelons sous le président Ahmadou Ahidjo, exerçant les fonctions de chargé de mission à la présidence (1962-1965), de directeur de cabinet et de Secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Culture (1965-1967), de directeur de cabinet civil (1967-1968) et de ministre secrétaire général de la présidence (1968-1975).
Il prend la tête du pays à la suite de la démission surprise d’Ahmadou Ahidjo en 1982. Il consolide son pouvoir après une tentative de coup d’État de la garde présidentielle en 1984, éliminant alors ses rivaux. Il a introduit des réformes politiques dans les années 1980 puis, sous de fortes pressions, accélère la mise en œuvre du multipartisme. Élu sans opposition en 1984 et 1988, il remporte in extremis l’élection présidentielle de 1992, avant d’être réélu avec une large majorité en 1997, 2004, 2011 et 2018.
À 92 ans sonnés, Paul Biya est aujourd’hui le plus vieux dirigeant élu en exercice au monde et le quatrième plus ancien en fonction (après le sultan Hassanal Bolkiah, le roi Charles XVI Gustave et le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo).
EM

