Encadré: 70 % des œufs sont produits à l’Ouest

Au Cameroun, la production d’œufs reste un enjeu majeur pour la sécurité alimentaire. Si les habitants trouvent encore des œufs sur les marchés, la réalité derrière les étals est moins rassurante. Selon François Djonou, président de l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic), « 70 % de la production nationale se concentre dans l’Ouest du pays », région privilégiée pour son climat et la disponibilité du maïs, principal aliment des pondeuses. Le Littoral et le Centre contribuent également, mais leur part reste marginale.

A en croire le président de l’Ipavic, le pays compte environ 560 fermes, de tailles variées. « Dans l’Ouest, ce sont des fermes de très grande taille, tandis que dans le Nord et l’Est, elles sont plutôt petites », précise François Djonou. Qui indique que cette répartition inégale reflète non seulement la géographie favorable mais aussi les contraintes logistiques et économiques que rencontrent les éleveurs dans d’autres régions.

Le délégué du Minepia Littoral, Victor Viban, pour sa part, s’est penché sur l’importance de l’œuf comme source de protéines : « L’œuf contient tous les acides aminés essentiels. C’est une source de protéines de référence, accessible et moins chère que le bœuf, le porc ou le poisson ». Pourtant, la production reste fragile. Le coût du maïs, qui représente 60 % de l’alimentation des poules, a presque doublé ces dernières années, passant de 170 à 360 FCFA le kilo. « Cette hausse impacte directement le cheptel et le prix de vente des œufs, actuellement autour de 1 900 FCFA l’alvéole de 30 œufs ».

La filière, déjà touchée par la grippe aviaire et les crises internationales, manque de soutien continu. « Certaines grandes fermes ont fermé, et les éleveurs résilients subissent encore la pression fiscale », déplore François Djonou. Les petites et moyennes exploitations peinent à absorber ces chocs, mettant en danger l’approvisionnement local. Face à cette situation, les acteurs du secteur plaident pour un appui ciblé de l’État, notamment en matière de fourniture de maïs et d’accompagnement technique.

Les fermes restent ainsi à la croisée des chemins : maintenir la production pour nourrir la population tout en s’adaptant à des conditions économiques et climatiques toujours plus complexes. L’aviculture camerounaise, malgré ses défis, reste cruciale pour la nutrition et l’économie locale. Pour les acteurs de la filière, sa survie dépendra autant de la résilience des exploitations que de la capacité des pouvoirs publics à les soutenir.

 

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