Cacao: Le Centre et le Sud-Ouest leaders de production de la qualité
Avec 408 et 406 millions Fcfa de primes respectivement, les deux régions se positionnent comme des fers de lance d’une cacaoculture de marque, dans un environnement défavorable, notamment dans cette région anglophone gangrénée par le syndrome de la fameuse crise socio-politique.
814 millions Fcfa de primes cumulées pour les deux seules régions, le Centre et le Sud-Ouest, qui se positionnent en leaders dans le secteur de production de la fève de qualité. C’est en août dernier que le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana est venu encourager les planteurs de cacao du Sud-Ouest, en distribuant la prime à la qualité du cacao pour les saisons cacaoyères 2020-2021 et 2021-2022. Au total, 406 millions de Fcfa ont été distribués aux producteurs de la région, représentant la deuxième plus grosse part de l’enveloppe globale de 1,7 milliard de Fcfa de primes à la qualité mise à disposition par le gouvernement pour les deux campagnes.
Le Sud-Ouest se classe ainsi second dans le classement des régions productrices de fèves de cacao de qualité dans le pays sur les périodes concernées, derrière la région du Centre, qui a empoché au moins 408 millions de Fcfa. En effet, les deux principaux bassins de production que sont les départements de la Lékié et du Mbam et Kim, ont encaissé 348 millions de Fcfa de primes au total. Tandis que les producteurs du département du Nyong-et-Mfoumou ont reçu 60 millions de Fcfa, sans compter les primes versées aux producteurs du Nyong-et-So’o, de la Haute Sanaga ou encore du Nyong-Ekelle. Le Sud-Ouest performe en dépit de la crise socio-politique que vit cette partie du Cameroun depuis fin 2016, grâce aux initiatives conduites par Telcar Cocoa, jadis négociant numéro 1 de fèves dans ce bassin de production.
193 000 tonnes
Cette firme, qui s’est depuis un certain temps repositionnée sur le bassin de production de la région du Centre encourage depuis des années la production du cacao certifié, à travers diverses formations et primes distribuées aux producteurs. Initiative gouvernementale, la prime à la qualité du cacao a vocation à limiter l’impact de la crise intervenue sur le marché international au cours de la saison cacaoyère 2016-2017. Constituée grâce à un prélèvement de 5 Fcfa effectué sur la quote-part de la redevance à l’exportation revenant au Fonds de développement des filières cacao-café (Fodecc), cette prime récompense les cacaoculteurs produisant des fèves de grade I, c’est à dire de bonne qualité.
Au-delà des centres d’excellence de traitement post-récolte du cacao qui permettent de produire des fèves de qualité supérieure ou « zéro défaut », l’institution de la prime à la qualité fait partie des mesures prises par les autorités camerounaises pour inciter les cacaoculteurs locaux à produire mieux. Mais malgré les mesures d’encouragement prises depuis des années pour améliorer la qualité, les résultats ne sont pas probants.
L’abondance des fèves de cacao grade II dans les exportations camerounaises engendre souvent des manques à gagner allant jusqu’à 200 Fcfa sur le kilogramme du cacao camerounais sur le marché international, selon les estimations du ministère du Commerce. Ce qui constitue une grosse perte de revenus pour la filière locale. A titre d’illustration, sur un volume global de 193 430 tonnes de cacao soumises au contrôle qualité au cours de la saison 2024-2025, achevée le 15 juillet 2025, 78% des fèves ont été exportées au grade II – qualité moyenne – contre seulement 8% au grade I, selon l’Office national du cacao et du café (ONCC).
EM

