Affaire PCRN: Manœuvres infructueuses d’Atanga Nji

Dans l’extrait du plumitif de l’audience civile et commerciale du 5 septembre 2024, le Tribunal de première instance de Kaélé, dans le conflit de leadership qui oppose Cabral Libii à Robert Kona, a rendu son verdict en faveur du député à l’assemblée nationale.

Cabral Libii a été rétabli dans ses droits. Selon la décision du Tribunal de grande instance (TPI) de Kaélé, le député à l’assemblée nationale, reste le président légitime et légal de Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN). La juridiction, avait été saisie au dernier trimestre de l’année 2023 par Robert Kona, fondateur de ce parti, aux fins d’annulation des résolutions du congrès tenu à Guidiguis en mai 2019. Congrès à l’issue duquel, Cabral Libii avait été porté à la tête de ce parti.

Après prêt d’une année de procès avec des rebondissements divers, Robert Kona, le plaignant a été débouté pour défaut de qualité, selon la décision du TPI de Kaélé prononcée le 5 septembre 2024. Cette décision met fin à un procès qui aura couté à ce parti l’harmonie dans ses rangs. Deux factions sont nées de la guerre entre ces deux responsables du PCRN. L’une favorable à Robert Kona, et l’autre acquise à Cabral Libii. Après plusieurs renvois, le TPI de Kaélé a tranché cette affaire dont la première audience a eu lieu le 4 janvier 2024. Cependant, selon certaines sources, Robert Kona envisagerait faire appel auprès de la Cours d’appel de l’Extrême-Nord.

La loi camerounaise lui confère ce droit et celui d’aller jusqu’en cassation auprès de la Cours Suprême. Ce feuilleton pourrait donc connaitre des rebondissements dans les prochains jours.

Les conséquences d’un conflit mal géré La crise au sein du PCRN a été fortement dommageable pour ce parti. Le parti a payé de différentes manières, le prix du désordre né du conflit entre ces deux responsables. Lors de la célébration de la fête nationale de l’unité, il a été interdit de participer aux festivités sur toute l’étendue du territoire. Les autorités, craignaient « des débordements pouvant provoquer des troubles à l’ordre public ».

C’est le préfet du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent qui ouvert le bal de ces interdictions, et comme une trainée de poudre, elles se sont propagées dans tout le pays. Ce conflit interne, avait causé le retrait de l’autorisation de manifestation publique accordée pour la tenue du congrès à Kribi prévu du 15 au 17 décembre 2023. Le sous-préfet de Kribi II avait dans l’acte d’interdiction, évoqué des crises internes qui, selon l’autorité administrative pouvaient être à l’origine des troubles à l’ordre public.Entre temps, les deux camps ont livré à l’opinion, un spectacle désolant. Les deux leaders se sont réciproquement exclus du parti.

Le 25 mars 2024, par voie de communiqué, la faction contrôlée par Cabral Libii avait rendu public l’exclusion de Robert Kona du PCRN. Dans ce communiqué signé par Massardine Albert et Wanfeo William, tous deux co-fondateurs du parti, il lui était reproché, des actes de rébellion qui, selon le communiqué, ont amené le conseil de discipline à prononcer cette exclusion.

La réponse de la faction d’en face ne n’est pas faite attendre. Le 28 mars de la même année, soient trois jours après, Cabral Libii se faisait à son tour exclure du PCRN par Robert Kona. Ce dernier avait adressé une correspondance au ministre de l’Administration territoriale (Minat) pour l’en informer. Le jeu trouble du Minat ?L’acte le plus marquant du Minat dans ce conflit, est sans doute sa prise de position au mépris de la procédure de justice qui était en cours.

En effet, dans une correspondance datée du 15 mai 2024, et adressée au directeur général des élections, le ministre de l’Administration territoriale avait désigné Robert Kona, comme mandataire du Parti camerounais pour la réconciliation nationale. Une décision toujours en vigueur et donc l’annulation doit être prononcée par son signataire par respect pour la décision de justice prononcé par le TPI de Kaélé. Plusieurs fois, le ministre Paul Atanga Nji a été pointé du doigt. Il serait l’homme derrière la revendication de Robert Kona.

Cabral Libii et ses proches l’ont d’ailleurs fait savoir dans un communiqué en rappelant que le Minat ne saurait agir comme une tutelle pour les partis politiques. L’interdiction du congrès de Kribi au motif des dissensions internes et l’autorisation paradoxale du congrès de Garoua organisé par Robert Kona confortent la thèse d’un soutien caché du Minat aux initiatives de Robert Kona.

Par Maixent Fegue

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