Recrutement des Docteurs/PHD : Dion Ngute tente de désamorcer une bombe sociale

Alors que des universitaires prévoyaient de manifester leur mécontentement dans la rue, le 20 février prochain, le Premier ministre a autorisé un nouveau recrutement de 150 docteurs dans trois universités d’Etat.
La menace des titulaires d’un doctorat de marcher le 20 février prochain a trouvé un écho favorable auprès des autorités de Yaoundé. Six jours avant ladite marche, le Premier ministre, Joseph Dion Ngue, a autorisé, le 14 février dernier, un recrutement de 150 docteurs dans trois universités publiques. « Conformément aux très hautes instructions du président de la République, chef de l’Etat, le Premier ministre porte à la connaissance du public que 150 postes d’enseignants sont ouverts dans les trois universités d’Etat de Bertoua, Ebolowa et Garoua, au titre de l’exercice 2025, aux personnes de nationalité camerounaise, âgées au plus de 45 ans révolus au premier octobre 2025 et titulaire du Doctorat ou du PHD », indique le communiqué signé de Magloire Séraphin Fouda. Il précise que les postes sont répartis ainsi qu’il suit : université de Bertoua (45 postes) ; université d’Ebolowa (45 postes) ; université de Garoua (45 ans) le quota de régulation académique est de 15 postes.
Ce nouveau recrutement à l’université va peut-être calmer la colère de certains docteurs qui menaçaient de marcher en guise de protestation d’un récent recrutement dans les universités d’Etat. Un collectif des « Dr/Phd chômeurs » a alors saisi le préfet du Mfoundi en ces termes : « Monsieur le Préfet, faisant suite au communiqué N° 001/SG/PM du 04 février 2025 portant publication des résultats de la deuxième phase de l’opération de recrutement spécial des enseignants Assistants dans les Universités d’État de Bertoua, Ebolowa et Garoua en date du 04 février 2025 au journal de 13h du poste national de la CRTV, nous, titulaires du Doctorat/Ph.D sur l’ensemble du territoire national du Cameroun, regroupés au sein du Collectif des Docteurs/Ph.D Chômeurs Indignés du Cameroun, avons l’honneur de porter auprès de votre bienveillance notre déclaration de marche pacifique pour revendiquer un recrutement en addition des candidats, tous des Docteurs/Ph.D sans emploi, recalés au sortir des opérations ayant conduit aux résultats finaux de la phase susmentionnée », écrit le collectif.
Le groupe affirme qu’il a constaté la disparition de nombreux postes ouverts dans certaines filières à la publication des résultats, pourtant des candidats au profil conforme y ont postulé. Compte tenu de ces manquements qui sont sources de frustrations pour les Docteurs/Ph.D sans emploi dont le corollaire est la misère au quotidien après de longues années d’études le collectif a indiqué que l’itinéraire de la marche est définie de la manière suivante: «rond-point Camtel et la Primature en passant par le Boulevard du 20 Mai. »
Prévue pour le 20 février, la marche pacifique du collectif Docteurs/PHD chômeurs indignés du Cameroun a été interdite. Dans une note en date du 14 février, le Préfet du département du Mfoundi a interdit la manifestation. L’autorité a évoqué plusieurs raisons pour justifier son incapacité à accéder à la demande des docteurs. Il s’agit du défaut de présentation d’un récépissé de reconnaissance juridique du « Collectif des Docteurs/PHD Chômeurs Indignés du Cameroun« , la non-production des titres ou attestations de soutenance, similitudes dans les signatures suscitant interrogations et nécessitant enquête et le risque majeur d’altération du moral des cadets.
Maixent Fegue